Littérature jeunesse : L’Émeraude oubliée, tome 1 « L’Invasion »

La science-fiction n’est pas ma littérature de prédilection mais quand il s’agit de littérature jeunesse et quand c’est bien fait, j’accroche assez vite. C’est ce qu’il s’est passé pour ce premier tome de L’Émeraude oubliée, que je conseillerais dès 13 ans, éventuellement dès la 6ème ou la 5ème pour les bons lecteurs. Je me suis donc plongée dans cette histoire d’adolescents qui s’évadent de Mornia, ville sous le joug d’un dictateur et cloisonnée par un mur infranchissable, pour retrouver la vie à l’état sauvage, et j’ai hâte de pouvoir me mettre sous la dent le tome 2, tant je me demande si ces ados vont réussir leur second pari, après avoir mené à bien le premier, non sans péripéties !

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La structure et le fonctionnement de Mornia m’ont beaucoup rappelé le sublime film Métropolis avec son monde coupé en deux. J’ai trouvé l’idée de l’auteur, Lina Carmen, de créer ce monde vertical où les pauvres habitent les bas-fonds et les riches les hauteurs, assez pertinente. A de nombreuses reprises dans le livre d’ailleurs, on peut faire des ponts avec des sujets d’actualité brûlants. C’est peut-être un peu caricatural mais c’est le jeu de la science-fiction/littérature d’anticipation.

Voici ce que dit la quatrième de couverture :

Dans la sinistre ville de Mornia, à la végétation inexistante, seules des tours grises aux dimensions célestes s’élèvent des hauteurs indistinctes. Un mur infranchissable empêche toute sortie de cette prison qui ne dit pas son nom, gouvernée par un dictateur, le Président Percy.
Les plus riches vivent en haut des tours, dans un confort luxueux. Les plus pauvres vivent en bas, dans une brume permanente, le « smog » métropolitain.
Yan, un garçon de 15 ans, est l’un de ces indigents dont le destin est de finir ouvrier dans une usine, comme son père et son grand-père. Mais il rêve d’une autre vie. Peut-être là-haut, chez les riches ? Ou bien ailleurs qu’à Mornia. Existe-t-il un autre monde que celui-ci ? Pour le savoir, il faudrait s’échapper. C’est alors que Yan rencontre Sonia, une jeune fille de son âge, issue des niveaux supérieurs, avec laquelle il va peut-être concrétiser ses rêves. L’évasion se prépare. Cependant, Percy et ses hommes sont prêts à tout pour faire échouer ce projet.

Je conseille la lecture de ce livre aux adolescents mais également à leurs parents (2 bonnes heures de lecture pour un adulte). J’ai pris un véritable plaisir à suivre les protagonistes dans leurs aventures et je me demande déjà combien de mois il faudra attendre avant le tome 2… Le tome 1 a, lui, paru au début du mois de février 2016 aux Editions LaBourdonnaye Jeunesse.

Lina Carmen, L’Emeraude oubliée, tome 1 « L’Evasion », Editions LaBourdonnaye Jeunnesse, 15,50 euros, 202 pages. 

Le Singe de Stephen king et autres nouvelles : A lire en quelques heures au soleil

Pour ceux qui ont le temps de prendre leur temps, qui veulent profiter de l’arrivée du printemps et qui préfèrent les histoires courtes au roman-fleuve, délectez-vous avec ces deux nouvelles du maître de l’horreur, Stephen King. Au style très différent (la première, Le Singe, davantage fantastique, la seconde, Le Chenal, plutôt mystique) ; elles se lisent en deux petites heures.

Le Chenal, c’est comme une jolie histoire de fantôme avec, au milieu, une rivière inquiétante, comme une métaphore entre le monde des vivants et celui des morts.

Le Singe est une nouvelle bien plus angoissante. La plus longue des deux : elle compose les 3/4 du recueil à elle-seule. Il y a ce jouet, un singe mécanique et musical, qui revient des décennies après que le narrateur a cru l’avoir jeté et dont on ne parvient jamais à se débarrasser. Si les cymbales du joujou s’actionnent, quelqu’un meurt. Et rien ne semble pouvoir arrêter le singe de la mort.

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Malgré la traduction, on reconnaît immédiatement la patte de King. Il suffit de quelques pages pour happer le lecteur. On veut savoir, savoir ce qu’il va advenir de Hal, de sa femme et de ses deux enfants. Lesquels survivront ?

Quatrième de Couv’ : Foutu singe au sourire grimaçant ! Tout en dents ! L’œil vitreux. Un diable qui sort d’une boîte…Hal l’avait l’avait précipité au fond d’un puits. Et voilà qui resurgit vingt ans plus tard. Le même. Avec ces ailes noires. Et comme un écho venu de l’enfer, ces horribles cymbales qui s’entrechoquent, signant à chaque fois un arrêt de mort.

Partout, l’ombre de la mort plane. Quand elle ne s’incarne pas dans le jouet le plus innocent, elle elle rôde dans le chenal, attirant par son chant, les vivants en sursis. « Stella, quand viendras-tu de l’autre côté, sur le continent? » Traverser le chenal à 95 ans! Une invitation certes, mais au grand voyage… Chez Stephen King, un rien dérape et le décor qui nous était familier prend soudain un avant-goût d’apocalypse.

RéférenceLe Singe, suivi de « Le Chenal » / Temps et type de lecture : 2 petites heures de lecture / Lecture très facile.