Pour ou contre le travail de Céline Alvarez : j’ai lu Les Lois naturelles de l’enfant

On entend tout et son contraire sur le buzz médiatique de ces derniers mois dans le monde de l’éducation qu’a entraîné la parution du livre de Céline Alvarez. On entend tout et son contraire sur le travail de Céline Alvarez mais, comme souvent dès que le débat concerne l’école, peu peuvent se targuer d’avoir vraiment lu son livre et analysé en profondeur son propos. Suite à un de mes papiers sur ce site, pas franchement conciliant, ladite Céline Alvarez a eu l’amabilité de m’envoyer son livre que j’ai lu jusqu’à la fin, soit la 454ème page…. Mon avis est désormais documenté…

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Céline Alvarez (photo : Annabelle Lourenço pour Le Monde)

Vous avez été nombreux à m’expliquer que vous étiez intéressés par un avis étayé, je vais essayer d’être la plus objective évidemment mais surtout la plus claire et donc structurée possible. « Ce qui se conçoit bien, s’énonce clairement »…

Les PLUS : 

Ce qu’elle dit sur l’importance du vocabulaire et du langage lorsqu’on s’adresse aux enfants est toujours bon à rappeler. Oui, si l’on veut qu’un enfant ait du vocabulaire, il faut le développer en lui parlant avec … un vocabulaire développé. Certes, ça sonne comme une évidence mais ce n’est pas toujours limpide quand on écoute les parents s’adresser aux enfants ; et son laïus sur la manière qu’elle avait, dans sa classe, d’être intransigeante sur la façon qu’avaient de s’exprimer ses élèves est plein de pertinence (p.50-52).

Sa réflexion sur l’importance de mélanger les âges au sein des classes est, elle aussi, pleine de bon sens. Après tout, pourquoi faudrait-il imposer à un élève d’apprendre telle chose à tel âge sinon pour un besoin organisationnel ? Et surtout, ne tirerions-nous pas de grands avantages à faire vivre ensemble, toute la journée, des enfants de 6ème, de 5ème, de 3ème ? Idem pour la maternelle et le primaire… Son propos sur le sujet donne très envie d’essayer. (p.55 et 85-86).

Dans sa volonté de développer l’enthousiasme de l’enfant, elle donne beaucoup d’importance à l’environnement dans lequel il évolue. « L’environnement doit se suffire à lui-même », être présenté individuellement. Le suivi individuel de l’élève en découle avec force. L’idée n’étant pas de décorer une salle pour la rendre attrayante, au contraire, mais bien d’attirer l’intérêt de l’élève grâce à une classe structurée, avec des pôles d’activités mais aussi un langage approprié et irréprochable, des âges mélangés, etc.

Son argument le plus fort, à mon sens, est par ailleurs celui de l’AUTONOMIE et de la pédagogie qui est, comme elle le dit à juste titre, « forcement active ». L’élève doit, pour s’épanouir et trouver du SENS (c’est l’essentiel de notre problème, qu’ils trouvent un sens à ce qu’ils font à l’école, et ce n’est pas nouveau, c’est la conclusion de tous les chercheurs en sciences de l’éducation (Bautier, Charlot, Rochex en tête) bien avant que Alvarez ne naisse…) être « en activité ». En permanence. Et dans une forme d’autonomie. C’est très compliqué à mettre en place, en particulier au collège et au lycée, sans doute plus aisé en maternelle et en primaire mais c’est aussi ce qui a le plus de pertinence dans le propos de Céline Alvarez (évidemment pas besoin de détruire l’école et le système pour cela… je crois en effet que partir de la désapprobation du système comme elle le fait, au lieu de défendre cette idée forte d’autonomie et de pédagogie active est une erreur de sa part mais j’y reviendrai).

Elle explique par ailleurs l’importance de la motivation endogène (celle qui découle de soi, qui vient de l’intérieur), en opposition à la motivation exogène (la motivation extérieure, comme les notes et les récompenses…). A priori je veux bien, mais mon passif de prof m’empêche d’y croire. Je travaille cette année par compétences avec une classe. Quand mes élèves ont validé une compétence, ils me demandent toujours : « Madame, ça veut dire que j’ai 20 ? » et ils s’interrogent entre eux « Et alors, M. tu as eu quelle couleur pour ta compétence ? ». Sans notes, sans compétences, mes élèves ne voient pas l’intérêt de travailler. Sans doute m’y prends-je mal ? En tout cas, sur le papier, la motivation endogène est belle…

L’autre argument fort, après celui de l’autonomie et de la pédagogie active, est celui, j’y reviens encore, du sens. Oui, s’ils voient un sens à ce qu’ils font, ils sont plus impliqués. Comment donner du sens ? Des chercheurs se posent ces questions depuis des décennies. Si Madame Alvarez a trouvé la réponse, au moins pour les petites classes, j’en suis très heureuse et par ailleurs, les exemples qu’elle donne dans son livre, sur l’apprentissage de la lecture par exemple, du vocabulaire, me semblent très pertinents : toucher, palper, comprendre, pouvoir réutiliser dans la vie quotidienne les choses apprises… (p. 309). (Je fais une parenthèse ici pour évoquer très rapidement la méthode d’apprentissage de la lecture proposée par Alvarez qui la reprend évidemment chez d’autres : elle utilise la méthode phonétique. Les enfants commencent par apprendre le SON des lettres et non leurs noms. Cela m’a paru plein de sens… pour le coup).

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LES MOINS : 

Quand l’auteure parle des neurosciences, elle ne donne pas ses sources, ou alors sporadiquement et cela est très embêtant, surtout lorsqu’il s’agit d’un sujet aussi controversé… Je vous rappelle que les neurosciences et surtout les neuromythes posent de nombreux problèmes dans le discours. L’article qui précède celui-ci sur ce site en parle en long, en large et en travers. Il faut prendre les conclusions des neurosciences avec intérêt mais intelligence. Les neurosciences ne vont pas révolutionner l’apprentissage, en tout cas pas tout de suite.

Céline Alvarez parle également beaucoup d’individualisation de l’apprentissage. C’est comme la motivation endogène ça (voir plus haut), c’est beau sur le papier. Ou alors ça implique au moins deux adultes par classe. On en revient donc toujours aux moyens (prions pour que Fillon ne passe pas hein… parce qu’avec tous ces fonctionnaires en moins, ça va être compliqué). Deux adultes par classe. Le pied.

A la page 81 de son livre, Céline Alvarez avoue au sujet d’un enfant « adorable et plein de vie mais qui passait ses journées à embêter les autres, à parler extrêmement fort et qui était incapable de se concentrer » qu’elle ne pouvait « plus rien faire pour lui » parce qu’il regardait la télé plusieurs heures par jour »… Elle a convaincu ses parents de jeter les écrans de la maison (si, si) et l’enfant s’est transformé. Alors tant mieux. Mais croyez-vous vraiment qu’on va faire jeter tous les écrans des appartements des tours où habitent mes élèves de REP ? Bah non Céline non… Et tu l’as dit toi même : sans ce changement là, même toi, tu ne pouvais rien faire. CQFD. 

Enfin quand Céline Alvarez écrit « ce n’est pas du nouveau matériel qu’il faut faire entrer en priorité dans les classes mais de la vie, de l’amour, de la foi, de l’enthousiasme » (p.219), j’ai juste envie de demander à tous les profs qui l’ont lue s’ils sont contents de lire cela ? Ahum…

LES QUESTIONS QUE CELA POSE :

En tant que maman, d’abord. Je suis enseignante en collège et lycée, je ne connais pas du tout le quotidien d’une classe de maternelle et franchement, la façon qu’à Céline Alvarez de présenter ce qu’il se passe en classe actuellement me laisse perplexe. Si je l’écoute vraiment, moi qui suis pourtant pro-public, je courrais inscrire ma fille dans une école privée. Sérieux Céline, c’est comme une « prison » l’école maternelle aujourd’hui ? Sérieux Céline, les maîtresses, le rythme scolaire, la façon de faire actuelle, toussa toussa, ça va vraiment contre le développement de l’enfant ? Non parce que moi, il est hors de question que je mette ma fille dans une école qui la démolirait et quand je l’écoute, Céline, c’est l’idée que je me fais de l’école maternelle…

Heureusement, je suis prof… Je vois bien que les élèves ne subissent pas tant que ça. En tout cas, la plupart. En tout cas, au collège et au lycée. Mais oui, il faudrait faire mieux. Mais oui, bien sûr, il faudrait revenir sur cette histoire de pédagogie active, d’âges mélangés, d’autonomie, oui, mais pitié, sans donner l’impression qu’actuellement, ce n’est pas l’école mais l’enfer !

Heureusement, j’ai été élève (et jusqu’à l’université, pas une très bonne élève… peut-être parce qu’on ne me laissait pas travailler alors que la littérature…) et je ne suis pas traumatisée. J’ai aimé même tout ça. Et ça m’a construit, le bien ET le mauvais. Cependant, moi qui travaille en REP et qui côtoie de nombreux élèves décrocheurs, je suis d’avis de leur proposer à eux qui refusent tout en bloc, autre chose. Aux autres aussi pourquoi pas, mais sans crier haro sur le baudet… Parlons d’abord des arguments forts. Tranquillement… Avec intelligence. Sans jouer le rôle du messie.

AVIS TRÈS RÉSUMÉ (pour ceux qui auraient eu la flemme de tout lire)

C’est intéressant de lire le livre de Céline Alvarez. C’est enthousiasmant aussi. Cela dit, on ne peut s’empêcher de penser qu’il est rempli d’évidence. Oui, il faut aimer son enfant. Oui, il faut respecter son rythme. Etcaetera. Ceux qui le pensent déjà liront son livre. Les autres…

Cependant, je l’ai dit et redit, il y a de nombreux arguments forts. En tête, ceux qui parlent d’autonomie, de mélange des âges, de pédagogie active. Mais il est bon de rappeler que de nombreux chercheurs et de nombreux pédagogues défendent cela depuis des lustres, que ni Maria Montessori ni Céline Alvarez ont le monopole de ces idées-là. Evidemment, si Madame Alvarez a suffisamment de charisme pour parvenir à les faire évoluer tout en vendant des milliers de livres, qu’elle le fasse et ce sera tant mieux. Il faut seulement rappeler que tout cela existe dans d’autres livres plus documentés, plus objectifs aussi.

Finalement, Céline Alvarez crée une sorte de mouvement. De nombreux professeurs (professeurs des écoles essentiellement) échangent sur le forum qu’elle a créé sur son site et cela est une très très bonne chose. On ne peut tout de même pas lui reprocher de créer une dynamique positive. On peut lui reprocher son angle d’attaque (et je le fais avec force, même après la lecture de son livre), on peut aussi lui reprocher son discours dans les médias (souvent vraiment trop approximatif et parfois propulsé par des mythes, et aussi totalement mégalo, non, elle n’est pas pédagogue mais encore moins « professeure », on n’est pas professeur en ayant enseigné deux ans puis démissionné) mais on ne peut vraiment pas lui reprocher de faire du mal. A la réputation de l’école sans doute (et elle n’avait pas besoin de ça), à l’image des professeurs avec certitude, mais aux enfants non, et je le répète encore, de bonnes idées sont à prendre chez elle, même si elles ne sont pas immédiatement les siennes, alors vas-y Céline, on te regarde… et sincèrement, en tout cas personnellement et malgré mon article mi-figue mi-raisin, avec bienveillance.

Céline Alvarez, Les Lois naturelles de l’enfant, Editions Les Arènes, 454 pages. 

 

… Et je ne suis jamais allé à l’école

J’ai sorti ce livre des étagères de la bibliothèque universitaire de Lyon un peu par hasard en en cherchant un autre, bien plus scientifique, sur les savoirs scolaires. Evidemment intriguée par le titre, je l’ai emprunté et lu le jour même. Pas de littérature scientifique ici, pas de théorie pédagogique non plus, ou si peu. André Stern, le fils du pédagogue Arno Stern (vous savez, le pédagogue-anthropologue qui a théorisé la peinture d’enfants), raconte comme on raconterait une histoire son « enfance heureuse » loin de tout système scolaire. Car Arno Stern n’est jamais allé à l’école. Il n’a jamais été « scolarisé », pas même à la maison : pas d’IEF pour lui non plus (IEF = Instruction En Famille). Chez lui, on apprenait au gré des rencontres, au hasard d’une envie, d’un livre ouvert, d’une passion soudaine. Aucune contrainte. Aucune. 

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Et voilà que, parce que les appareils photos sont partout dans la maison, que tout le monde prend des photos dans la famille, le petit André se passionne pour l’objet … jusqu’à en créer un lui-même, qui prend de vrais photos, avec des ficelles et des bouts de carton et c’est tout (ou presque). Sans aide. Et voilà que, parce que les instruments sont partout dans la maison, André se met à apprendre seul la guitare, sans cours, sans solfège. Sans contrainte donc. Et voilà que, parce qu’il s’arrête devant la devanture d’un luthier, André décide de tout apprendre de ce métier, auprès de l’artisan qui accepte, alors qu’il n’est qu’un enfant. 

Il est difficile de rendre compte de ce livre. Vous allez penser : « Il était surdoué, un enfant à haut potentiel ». André Stern n’a pas l’air de le penser. Il était libre, voilà tout. A la fin de l’ouvrage, l’auteur tente d’ailleurs de répondre aux détracteurs, de contrer les idées fausses. Il revient sur des questionnements du type « Si tu n’allais pas à l’école, tu restais enfermé à la maison avec tes parents ? », « Tu ne faisais donc que jouer ? », « Tes parents t’ont-ils laissé le choix ? », « Moi, je ne veux pas renoncer à ma carrière pour m’occuper de l’éducation de mes enfants », « Ne penses-tu pas avoir des lacunes ? », « Tu es donc pour l’abolition de l’école ? », et cetera, la liste est longue.

Je me suis bien évidemment posée moi aussi toutes ces questions tout au long de la lecture. La dernière partie de l’ouvrage arrive donc comme la cerise sur le gâteau. Le lecteur est heureux de pouvoir obtenir, sans rencontrer l’auteur, toutes les réponses aux interrogations qui sont nées durant cette lecture. Cette partie donne beaucoup de force à l’ouvrage. Les textes de ses parents, en fin de livre également, l’un de son père, l’autre de sa mère. 

Je conseille vivement cette lecture à tous ceux qui s’interrogent sur la construction de l’enfant ou sur le système scolaire. Je vais le rendre à contre-cœur et l’achèterai sûrement pour le conserver dans ma bibliothèque. 

Avant de vous en donner la référence, j’aimerais retranscrire ici l’un des passages du livre, l’un des rares passages théoriques si l’on veut : 

SUR LA LECTURE 

« Vers trois ans, regardant intensément une page d’écriture, je m’exclamai: « Oh! il y a des œufs et des coquetiers ! » Maman et papa, intrigués, s’approchèrent. Je leur montrai du doigt la combinaison des caractères « C » et « O » ! Voilà: les premiers signes d’écriture que j’ai rencontrés étaient Cet O. Je suis probablement le seul sur Terre à avoir commencé de la sorte, et il vous paraîtrait certainement aberrant d’imposer à tous les enfants de la planète une méthode commençant par Cet O … mais alors … quid de celles qui commencent par A et B ?! Si je décris ici comment j’ai acquis ces techniques fondatrices, c’est précisément pour souligner qu’il y a autant de manières d’apprendre qu’il y a d’individus. Aussi naturelle qu’elle soit, la manière qui fut la mienne n’est en aucun cas généralisable. Pas davantage qu’une quelconque autre méthode. Peu après, je constatai la présence d’œufs sans coquetiers et de coquetiers sans œufs. Puis celle d’œufs avec une queue (Q) et de queues sans œuf (1), etc. Je voulus savoir de quoi il s’agissait. Et on me l’expliqua sans fioritures. Comprenant le rôle de ces signes, je voulus connaître le nom de chacun d’entre eux ainsi que le son correspondant (« Comment ça souffle? », demandai-je … ). Mon premier jeu fut de les repérer. Ce faisant, je remarquai qu’il y avait des groupes de lettres, et on m’expliqua, de manière toujours aussi dépouillée, de quoi il s’agissait. Ainsi, dès trois ans, je sus décrypter les mots. Cela devint même une occupation favorite. J’en rencontrais partout, et je m’employais à les déchiffrer : « llll… lllliiii … lllliiiivvvv … lllliiiivvvvrrrr … lllliiiivvvvrrrreee … livre! » Papa et maman acquiesçaient. Personne ne commentait, personne n’applaudissait, personne n’émettait de « bravos » enthousiastes. Personne, non plus, ne suggérait un autre rythme, un autre mot, une autre manière. Et personne ne s’alarma de l’apparente stagnation de mon niveau de lecture pendant de nombreuses années. Cinq ans, six ans, huit ans … d’autres se seraient arraché les cheveux sur la tête, se seraient demandé « mais André saura-t-il lire un jour?! », en auraient fait un problème, une pathologie, une obsession. Papa et maman avaient une pleine confiance.

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Littérature jeunesse : L’Émeraude oubliée, tome 1 « L’Invasion »

La science-fiction n’est pas ma littérature de prédilection mais quand il s’agit de littérature jeunesse et quand c’est bien fait, j’accroche assez vite. C’est ce qu’il s’est passé pour ce premier tome de L’Émeraude oubliée, que je conseillerais dès 13 ans, éventuellement dès la 6ème ou la 5ème pour les bons lecteurs. Je me suis donc plongée dans cette histoire d’adolescents qui s’évadent de Mornia, ville sous le joug d’un dictateur et cloisonnée par un mur infranchissable, pour retrouver la vie à l’état sauvage, et j’ai hâte de pouvoir me mettre sous la dent le tome 2, tant je me demande si ces ados vont réussir leur second pari, après avoir mené à bien le premier, non sans péripéties !

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La structure et le fonctionnement de Mornia m’ont beaucoup rappelé le sublime film Métropolis avec son monde coupé en deux. J’ai trouvé l’idée de l’auteur, Lina Carmen, de créer ce monde vertical où les pauvres habitent les bas-fonds et les riches les hauteurs, assez pertinente. A de nombreuses reprises dans le livre d’ailleurs, on peut faire des ponts avec des sujets d’actualité brûlants. C’est peut-être un peu caricatural mais c’est le jeu de la science-fiction/littérature d’anticipation.

Voici ce que dit la quatrième de couverture :

Dans la sinistre ville de Mornia, à la végétation inexistante, seules des tours grises aux dimensions célestes s’élèvent des hauteurs indistinctes. Un mur infranchissable empêche toute sortie de cette prison qui ne dit pas son nom, gouvernée par un dictateur, le Président Percy.
Les plus riches vivent en haut des tours, dans un confort luxueux. Les plus pauvres vivent en bas, dans une brume permanente, le « smog » métropolitain.
Yan, un garçon de 15 ans, est l’un de ces indigents dont le destin est de finir ouvrier dans une usine, comme son père et son grand-père. Mais il rêve d’une autre vie. Peut-être là-haut, chez les riches ? Ou bien ailleurs qu’à Mornia. Existe-t-il un autre monde que celui-ci ? Pour le savoir, il faudrait s’échapper. C’est alors que Yan rencontre Sonia, une jeune fille de son âge, issue des niveaux supérieurs, avec laquelle il va peut-être concrétiser ses rêves. L’évasion se prépare. Cependant, Percy et ses hommes sont prêts à tout pour faire échouer ce projet.

Je conseille la lecture de ce livre aux adolescents mais également à leurs parents (2 bonnes heures de lecture pour un adulte). J’ai pris un véritable plaisir à suivre les protagonistes dans leurs aventures et je me demande déjà combien de mois il faudra attendre avant le tome 2… Le tome 1 a, lui, paru au début du mois de février 2016 aux Editions LaBourdonnaye Jeunesse.

Lina Carmen, L’Emeraude oubliée, tome 1 « L’Evasion », Editions LaBourdonnaye Jeunnesse, 15,50 euros, 202 pages. 

La meilleure BD de tous les temps : Julius Corentin Acquefacques, prisonnier des rêves — Tome 5 : “La 2,333e dimension” de Marc-Antoine Mathieu

Mon titre n’est pas très objectif, et je m’y connais assez peu en BD (quoi que l’année 2016 promet d’être celle de la bande dessinée, je ne lis quasiment que cela depuis le début du mois de janvier…) mais j’ai suffisamment été estomaquée par cet ouvrage là pour titrer de façon aussi dithyrambique.

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Marc-Antoine Mathieu, je l’ai découvert quand j’avais une vingtaine d’année parce qu’une de ses BD traînait dans l’appartement dans lequel j’habitais alors. J’avais déjà trouvé ça grandiose. Récemment et sans avoir lu les 4 premiers tomes de la série du Prisonnier des rêves, j’ai acheté le cinquième chez mon petit libraire qui, exactement comme l’avait fait un ami très cher amoureux de BD, m’a présenté Marc-Antoine Mathieu comme… Dieu. Rien que ça.

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Après lecture, je suis assez d’accord. C’est brillant, à la fois en termes de graphisme ET de scénario. C’est barré aussi. Complètement hallucinant. Les images parlent d’elle-même :

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L’histoire, elle, n’a rien a envié aux perspectives et aux cases. Julius, fonctionnaire employé au ministère de l’humour d’une société pathétique vient de faire un mauvais rêve : celui où l’on rêve que l’on rêve. C’est un acte grave dans une société totalitaire comme celle de Julius Corentin Acquefacques. Mal rêver, c’est déjà dévier. Et voilà qu’en plus, cela a entraîné la perte d’un point de fuite ! Conséquence ? Le monde de Julius perd toute son épaisseur et les individus se retrouvent à devoir supporter la dimension 2,3333… Dimension minimale qui les séparent de l’invisibilité. Julius Acquefacques est alors désigné pour se rendre dans l’Inframonde (monde banni) pour tenter de récupérer un point de fuite et redonner de la dimension au monde.

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Par ailleurs, comme la cerise sur le gâteau, ce cinquième tome s’accompagne de lunettes 3D qu’il faut mettre sur son nez pour 4 ou 5 planches lorsque le personnage tombe dans une autre dimension. Comme c’est très bien fait, ça fonctionne : lire de la bande-dessinée 3D est une expérience assez fascinante.

Je ne saurais trop vous conseiller de vous procurer ce livre et de le lire. J’espère vous avoir donné l’eau à la bouche. Pour ma part, je lirai les 4 premiers tomes dès que l’occasion se présentera… Bonne découverte !

Une BD à lire : Chroniques de Jérusalem, de Delisle

On a acheté cette bande dessinée il y a déjà une bonne année, parce qu’on en avait entendu parler et qu’elle était en évidence sur le présentoir du libraire de notre quartier. Le binôme l’avait lue, mais pas moi. Puis la semaine dernière, comme j’avais envie de lire, mais pas un livre traditionnel, plutôt un truc « avec des images » comme disent les enfants, j’ai ressorti cette lourde bédé (près de 350 pages quand même). Cela s’est avéré être une très bonne idée.

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Je suis très facilement entrée dans l’histoire de Delisle qui raconte, tout simplement, sa vie avec sa famille à Jérusalem. Plus exactement, son unique année passée là-bas. La femme du bédéiste est coordinatrice chez MSF (Médecins Sans Frontières), elle est donc envoyée régulièrement en mission aux quatre coins de la planète. Guy Delisle a pour habitude de la suivre avec ses deux enfants, Louis et Alice. A l’étranger, il s’occupe du quotidien et se promène dans le pays pour « croquer » la vie de tous les jours, les coutumes, les paysages, les monuments, les traditions, les curiosités.

Au-delà de la trame de la BD (la vie quotidienne d’une famille d’expatriés) qui rend tout ça très ludique, très agréable (on est intéressés par l’adaptation d’une famille française dans un autre pays), qui fait souvent rire (Delisle sait raconter de courts moments de vie sur le ton de la dérision tout en montrant le choc des cultures), j’ai véritablement pris un cours d’histoire. Mais alors, un cours d’histoire sans jugement, sans a priori, sans BRUTALITé !

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A force de raconter son acclimatation et celle de sa famille, Delisle finit par dresser un tableau précis de ce qu’est Jérusalem (Un sacré bordel ! Un paradoxe sur pattes ! L’allégorie de l’absurdité des religions, toutes les religions !). Au fur et à mesure de la lecture, j’ai enfin compris les divisions de la ville, le principe et la géographie des colonies, le concept de certains quartiers à la fois juif, arabe et chrétien ; mais tout ça sans image de guerre, sans géopolitique compliquée, sans traitement médiatique alarmant, gerbant ou voyeuriste. Je me souviens avoir longuement révisé le conflit israélo-palestinien pour le bac sans parvenir totalement à comprendre ce qui se tramait là-bas, mais si j’avais eu cette bande dessinée sous la main, j’aurais VRAIMENT pu me faire une opinion et pu parler avec objectivité et pertinence de tout ça.

Evidemment, MSF, pour qui travaille la femme de Delisle s’occupe essentiellement des palestiniens et même si on sent sous le trait humaniste de l’auteur quelques partis pris, tout ça n’en reste pas moins très objectif, notamment parce que l’illustrateur dépeint ce qu’il voit sans trop commenter, sinon avec les mimiques de ses personnages.

BREF, il faut lire cette bande dessinée qui réussit le pari d’être à la fois légère et ludique (on a envie de l’ouvrir pour replonger dans une lecture facile qui détend) tout en étant véritablement pédagogique et instructive.

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Je vous fais cette chronique alors que j’en suis à la page 230 sur 330 et je vous quitte pour m’y replonger illico ! (et pardon pour les photos flous…)

Bonne lecture à vous !

Chroniques de Jérusalem, Guy Delisle, éditions Shampooing, collection dirigée par Lewis Trondheim.

Littérature jeunesse 9-11 ans : La Sixième de Susie Morgenstern

SI vous avez dans votre entourage un enfant qui entre en sixième, proposez lui la lecture de La Sixième de la fameuse Susie Morgenstern dans la chouette édition de L’Ecole des loisirs. On plonge avec délices dans la vie de cette petite fille qui passe le dur cap de l’école secondaire. Quitter la douceur du CM2 pour se confronter au tsunami qu’est l’entrée en sixième n’est pas de tout repos : ce livre accompagne dans le dédale des emplois du temps, des changements de professeurs à chaque heure, des nouveaux copains et des premiers crève-cœurs. Recommandé pour tout jeune lecteur qui vit cette étape incroyable et chaotique.

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Remarquez cependant que ça marche aussi si l’on est plus vieux : le plaisir qu’offre la littérature jeunesse est intact à trente ans…

Une petite quatrième de couverture pour vous encourager à lire ou faire lire ce classique jeunesse : 

C’est officiel Margot tient la lettre entre ses mains. Elle est admise en sixième au collège du Parc des Grands Pins. Enfin elle sera lycéenne, elle sera grande. D’abord les préparatifs. Il faut acheter le carnet de correspondance, se munir de photos d’identité, il faut des photocopies des certificats de vaccination. Enfin elle doit décider comment s’habiller pour ce premier jour. Sa soeur aînée est catégorique : jean et surtout pas de cartable ! Le premier jour arrive. Tout le monde avait un cartable et plein de filles étaient habillées en jupe ! Malgré cette déconvenue, Margot s’est retrouvée dûment insérée dans une classe et comme elle est pleine de bonne volonté et qu’elle rêve d’être populaire, elle est volontaire pour être déléguée de classe provisoire. Margot est consciencieuse, bonne élève, habitée par plein de bonnes intentions. Elle va devenir déléguée élue par la classe, et elle veut être responsable. Elle veut que sa classe chahuteuse et plutôt nulle devienne une classe exemplaire. Alors elle organise, elle entreprend. Mais rien ne marche comme prévu et les dépenses d’énergie se retournent souvent contre elle. Alors elle tempère. Un voyage à Rome de toutes les sixièmes renforce des amitiés. Puis une grève des profs providentielle fait vivre une belle journée à la sixième de Margot. Une journée où tous ensemble ils avaient vécu à leur goût.

Roman à partir de 09 ans.

Anima, roman chef d’oeuvre de Wajdi Mouawad

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Je vous ai déjà parlé de Wajdi Mouawad. J’ai parlé de lui comme metteur en scène incroyable de Sophocle, puis comme dramaturge hors du commun en évoquant sur ce blog sa tétralogie théâtrale Le Sang des promesses. Je pensais en avoir fini avec son génie et voilà que je lis Anima, l’un de ses trois romans (Mouawad est moins prolifique dans l’écriture romanesque que théâtrale). Je ne saurais être suffisamment dithyrambique pour vous inciter à le lire.Usons plutôt de l’injonction : LISEZ ANIMA ! Vraiment. Il fera sans aucun doute partie des livres qui traversent les siècles, si prochains siècles il y a.

Voici ce que dit la quatrième de couverture, qui peut-être vous mettra l’eau à la bouche : 

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Blog en vacances et programme (déjà chargé !) de rentrée #teaser

Vous l’avez déjà remarqué : le blog prend sa pause estivale ! C’est les vacances et en plus je ne devrais pas tarder à accoucher, deux bonnes raisons de laisser ce petit espace de vie internetique en jachère. Qui plus est, alors que vous êtes en moyenne 150 par jour (MERCI !) à venir vous promener par ici tout au long de l’année, en juillet-août, c’est plutôt la débandade et les visiteurs ne sont plus qu’une poignée.

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Je reviens donc publier ici le 15 septembre ! Quelques billets sont d’ailleurs déjà prêts. Au programme ? Des papiers sur les trois sujets qui animent ce blog depuis quelques temps déjà : les chroniques de livres, la recherche en éducation et la création de matériel pédagogique pour les petits (et donc leurs parents) et pour les grands (ce qui s’apparente alors davantage à des ressources pour les profs de lettres en collège et lycée).

1) Les chroniques de livre : en septembre-octobre, pour bien commencer l’année,  je vais vous donner envie de lire Sylvain Tesson, Luz, Hafid Aggoune, Stig Dagerman, George Sand, de la littérature jeunesse, Modiano, des BD etc.

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2) Pour ceux qui sont intéressés par la recherche en sciences de l’éducation, on va encore parler de Montessori, mais de façon pointue, avec une série de 5 articles sur le livre fascinant qu’est celui de la scientifique Maria Montessori : L’Esprit absorbant de l’enfant. De quoi se poser pas mal de questions et de quoi se remettre en question… Avant le lancement d’un vrai travail de recherche universitaire en vue d’un mémoire et d’un doctorat que vous pourrez suivre de loin sur le blog.

3) Pour les parents qui voudraient des idées de DIY, on va construire des mobiles ici en septembre et en octobre, encore et encore, pour éveiller les sens des petits ; mais aussi des livres sensoriels. Je vous en reparle très vite.

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4) Et enfin pour les profs de lettres, ça va parler machine de grammaire (oui, je fais mon professeur géo-trouve-tout en ce moment en essayant d’inventer l’activité ludique pour apprendre la grammaire en cours d’AP) mais aussi programme de lettres avec séquences et progression annuelle (surtout pour les 6e et les 3e : les deux niveaux à qui je fais cours l’année prochaine!).

Vous savez tout !

Je vous donne rendez-vous en septembre et vous remercie d’être de plus en plus nombreux à me suivre sur Twitter et Instagram. Surtout active sur ce dernier réseau social, je vous encourage à m’y rejoindre pour suivre mes lectures de l’été.

Rendez-vous en septembre, bonnes lectures et bonnes vacances !

Les dix premiers livres de bébé #0à15mois

Enceinte, et acheteuse compulsive de bouquins, je me suis très vite posée la question des premiers livres à faire découvrir à un enfant quand celui-ci ne sait pas même… lire. Voici une sélection pour lui faire appréhender l’objet livre et partager ensemble les premières histoires :

1) Enfantines : jouer, parler avec le bébé, Bruley et Dumas, L’école des loisirs, 1996

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Tout petit, le bébé découvre le langage, les mots, son corps et le monde. Les mains sont un instrument d’appréhension formidable et les doigts forment à eux seuls une famille: «Le poucelot, le lèchepot, le longi, le malappris, le petit doigt du paradis!». Les «enfantines» – mot inventé par les auteurs – désignent ce patrimoine vivant, transmis oralement à travers des générations. Présentées en recueil, avec leurs variantes et leurs correspondances gestuelles ou musicales, ces formules gagnent encore en fantaisie grâce aux illustrations de Philippe Dumas. Un excellent florilège pour agrandir son répertoire de badinage avec les tout-petits.

2) Le premier livre de bébé, Gyo Fujikawa, Gautier-Languereau, 2001.

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Les bébés sont parfois des anges, parfois des diablotins, mais avant tout, ils ont besoin de baisers et de calins ! Un livre longtemps indisponible qui ravira les grands et les petits.

3) Ça va mieux !, Histoires de bébé, Jeanne Ashbé, Pastel, L’Ecole des loisirs, 2000. 

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Une série de six petits livres à regarder, à écouter et à sentir avec le tout-petit… Des livres qui racontent les bébés. Des livres qui rencontrent les bébés. Des livres qui parlent de la vie de tous les jours: les mots qui racontent les émotions partagées, les rires et les larmes… Dans la même série : Bonjour! – Au revoir! – On ne peut pas! -Tout barbouillé! – Coucou!

4) Je vois, Helen Oxenbury, Albin Michel jeunesse, 1999 / Je peux, Helen Oxenbury, Albin Michel jeunesse, 2000 / Je touche, Helen Oxenbury, Albin Michel jeunesse, 1999

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Le bébé découvre tous les jours de nouvelles sensations, et dans ces livres un merveilleux bambin nous entraîne dans ses explorations : Voir, Pouvoir, Toucher,etc.

5) La chenille qui fait des trous, Eric Carle, Mijade, 2004

Cette petite chenille passe son temps à manger et au bout d’une semaine, elle est devenue énorme. Mais le papillon qu’elle sera aura toutes les couleurs de ses festins. Cet album permet aussi à l’enfant d’apprendre les premiers chiffres puisque le nombre de trous par feuille va croissant.

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6) Les animaux de la ferme, François Delebecque, Les Grandes Personnes, 2010

Veau, vache, cochon, il faut soulever les volets pour découvrir sous les silhouettes les animaux de la ferme.

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7) Les Prélivres, Bruno Munari, Cera Nrs, 2000 (12 volumes)

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Les Prélivres de Munari est un ensemble de 12 petits livres (115 euros le coffret environ). Ce sont douze petits livres carrés de 10 x 10 cm en papier, carton, bois, étoffe, plastique, rassemblés dans un coffret-bibliothèque. Chacun a une reliure différente et met en scène une surprise…. Le prix est conséquent mais le concept est parfait ! Munari n’est autre que l’rtiste plasticien italien, inventeur du premier mobile du nouveau-né cher à Maria Montessori. (D’autres livres de munari en position 8 et 9 de ma sélection).

Je suis très intriguée par ce coffret que j’aimerais beaucoup avoir en main et découvrir… Vais-je investir ou non…

8) Bonne nuit à tousBruno Munari, Le Seuil, 2006

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9) Toc, toc, Bruno Munari, Le Seuil, 2004

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10): Petit musée, Alain Le Saux et Grégoire Solotareff, L’école des loisirs,2005

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149 mots, d’Aigle à Zèbre, illustrés par les détails de 149 tableaux de grands peintres, de Jérome Bosch à Picasso : Ce livre est peut-être un peu élaboré pour des tout-petits…. mais après tout, pourquoi pas ? Et puis, ça fera plaisir à l’adulte qui lit !

Bibliothèques et cabines téléphoniques

Les cabines téléphoniques sont devenues obsolètes. Tous accrochés à nos portables, on n’a plus franchement besoin de téléphones implantés en pleine rue, et pourtant, ces machines dépassées font bel et bien partie du mobilier urbain. Les faire disparaître ? L’artiste new-yorkais John Locke a eu une bien meilleure idée : les faire vivre autrement. Pour leur redonner une utilité, cette architecte de formation a transformé une bonne partie des cabines téléphoniques de la grosse pomme en … bibliothèque.

 

 

 

L’idée est simple : chaque passant peut choisir un livre, l’emporter avec lui, le lire puis, s’il est un bon citoyen, le remettre en place pour que d’autres en profitent ou même carrément ajouter de nouveaux livres à la bibliothèque éphémère.

 

Evidemment, on peut deviner les limites du projet : des livres qui s’abîmeraient très vite à cause de l’humidité et des intempéries mais aussi des livres qui pourraient subir les foudres de passants indélicats qui s’amuseraient sans raison et sans but à les détériorer. Reste que le concept est sympathique et l’idée -aussi utopiste soit-elle- optimiste et intéressante, en particulier à l’heure du tout numérique.