Entre les pédagos et les trados, des profs inventifs

Sur Twitter se cristallise une haine entre ceux qui se déclarent des pédagogues, investis dans les recherches en sciences de l’éducation, surnommés « pédagogo » par leurs ennemis ; et ceux qui se sont fait appeler « les anonymes consternants » parce qu’ils utilisaient toujours des surnoms quand ils invectivaient et insultaient les premiers. Ambiance… Quand on n’entre pas dans l’arène et que l’on observe de loin, même en étant prof soi-même, c’est accablant de ridicule et d’idéologies. D’autant que les arguments des uns et des autres manquent de clairvoyance et de pertinence. Pourquoi l’un exclurait l’autre ? Pourquoi vouloir penser la pédagogie, essayer d’autres méthodes, empêcherait de défendre une école sérieuse qui promulguerait des savoirs pointus ?

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J’effectue des recherches en sciences de l’éducation et me questionne régulièrement sur ma pratique, j’aime tester les pédagogies à la mode et les concepts nouveaux mais cela ne m’empêche pas d’apprécier le travail du collectif Sauver les lettres qui défend le retour à un niveau d’enseignement de la langue française plus élevé et élitiste (sans être moins inégalitaire). Il ne me semble pas inconséquent d’avoir un pied de chaque côté. Pourtant, on dit bien que l’association Sauver les lettres exècre le travail des pédagogues comme Philippe Meirieu et dénonce la promotion chez l’élève des activités, du savoir-être, au détriment des contenus des cours…. Pourquoi opposer les deux ? Si on le fait, on tombe forcement dans l’idéologie.

Pédagos contre partisans des vieilles méthodes : l’opposition caricaturale continue donc de jouer à plein, dans les médias comme à chaque conflit sur les programmes. D’un côté, ceux qui réfléchissent aux modes d’apprentissage des enfants qui iraient forcément dans le sens du constructivisme et des raisonnements inductifs ; de l’autre, ceux qui calquent les pratiques du passé. La réalité est plus contrastée. Les recherches pédagogiques sont diverses, et ne correspondent que rarement à un clivage idéologique. Il y a, bien sûr, les écoles Montessori, la pédagogie Freinet, les mouvements pour  » l’éducation nouvelle », dont se réclament tous ceux qui voient surtout dans la pédagogie la part de découverte par l’élève et la confrontation à des « situations-problèmes » (ce qui réduit singulièrement l’héritage des grands pédagogues). Mais il existe aujourd’hui nombre de professeurs qui s’interrogent sur leurs pratiques et sur les moyens de transmettre le savoir.

Le Grip, Groupe de réflexion interdisciplinaire sur les programmes, fait partie de ces associations qui entendent réfléchir à la pédagogie sans pour autant accepter les modes et les dogmes. Qualifié de  » groupuscule extrémiste  » par un inspecteur qui n’aime pas toutes les réflexions en éducation et que son devoir de réserve ne paralyse apparemment pas, le Grip fut fondé, en 2003, par des enseignants qui espéraient avoir un mot à dire dans le grand débat sur l’école lancé par Jacques Chirac. Passant au crible les programmes scolaires, ils ont depuis lancé un projet baptisé Slecc, qui compte aujourd’hui une vingtaine de classes en France. Le projet Slecc, Savoir lire, écrire, compter, calculer, est un projet expérimental.

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Réflexions sur l’école : Des contemporains qui l’accusent, de la réalité, de la possibilité d’enseigner le français en collège et lycée à partir des très à la mode « pédagogies nouvelles » et des classes sociales…

L’école m’a construite, en partie. Tout du moins, elle m’a appris ce que je sais. Je suis totalement en adéquation avec ce qu’on appelle à tort les nouvelles pédagogies, c’est-à-dire les pédagogies Montessori, Freinet et Steiner, très, très à la mode aujourd’hui. Le hic, c’est que j’ai l’impression que ces deux affirmatives s’opposent, qu’elles ne peuvent pas cohabiter. On ne peut pas aimer l’école, la respecter surtout ET défendre les pédagogies dites nouvelles. Ça, ça fout le bordel dans mon esprit de prof. Je sais que le système scolaire est bancal, la faute, entre autres, à la démocratisation (massification) de l’accès à l’enseignement dans les années 60 sans changement majeur de l’organisation dudit système. Le système scolaire doit donc certes être modifié mais comment fait-on cela si la majorité des parents pensent profondément que l’école fait la misère à leurs enfants ?

Ces derniers mois j’ai entendu de nombreuses réflexions sur l’enseignement français public, nauséabondes ou naïves, mais toujours négatives. La nounou de ma fille, 5 enfants, un mari au chômage, un seul salaire d’assistante maternelle à la maison, de confession musulmane : « Moi j’ai mis les deux derniers dans le privé.

– Le privé catholique ?

-Oui. 

– Mais pourquoi ?

-Dans le public, ça se passait pas bien dans le quartier.

-Ah bon, trop d’enfants en difficulté ? difficiles ?

-Non, c’était les profs.

-Enfin, bon, ce sont les mêmes profs dans le privé et le public. On est tous gérés par le même ministère, payés par les mêmes services, on a passé le même concours, suivi les mêmes formations.

-Ah peut-être ! Mais c’est pas pareil !

-M’enfin, pourquoi ?

-Bah dans le privé les profs s’investissent plus (moue et tête qui se balance d’avant en arrière pour appuyer ses propos).

-Vous êtes sûre ? (ton ironique parce que bon elle connaît mon métier…)

-Bien sûr ! C’est certain. Les profs du privé sont plus motivés. Ils s’investissent vraiment eux.

Je n’ai pas changé de nounou, j’ai arrêté de parler de l’Education Nationale avec elle. Une copine inscrit quant à elle ses enfants à la rentrée dans une école alternative qui pratique les pédagogies « nouvelles ». Dans l’absolu, j’approuve. Pourquoi pas. Elle peut se le permettre financièrement. Sa fille est une très bonne élève. Je ne connais pas le rapport qu’a son fils à l’école. Mais je me demande encore ce qui a provoqué cette réflexion chez elle : « Depuis que j’ai validé leur inscription pour septembre prochain, je suis soulagée, je sais qu’ils ne seront pas cassés par l’école ». Cassés, putain. Franchement, entendre ça quand on est prof… Evidemment elle a précisé sans que je ne lui demande rien qu’elle trouvait le travail des profs dans l’ensemble parfait mais que le système, le carcan du système, lui posait problème. « Les profs font ce qu’ils peuvent ». Ouais.

Une amie a inscrit sa fille dans une école privée parce que là où elle habite, « les écoles ont vraiment mauvaises réputations ». Je travaille en REP, j’ai bossé en REP+, je comprends son raisonnement. Cependant elle s’en félicite : « C’est mieux ». Mais en quoi ? « Ils sont moins par classe ». Après vérification, c’est faux. Ils sont autant par classe dans cette école que dans une école primaire publique classique. « Ils font plus de choses ». Bon. Enfin, ça, ça dépend du prof. Et on est de nouveau à deux doigts de dire que les profs du privé sont « plus investis, et blablabla » (je rappelle à ceux qui ont sauté des lignes que les profs du privé et du public ont les mêmes formations, diplômes, ont passé les mêmes concours…etc.).

Cracher sur l’école publique, c’est devenu la doxa. Malheureusement, ce discours là est anxiogène, contreproductif. Je n’enseigne pas depuis longtemps. Je ferai ma sixième rentrée dans le public en septembre. Cependant, hormis les profs en fin de carrière qui n’en peuvent plus (mais c’est la même dans tous les corps de métier non ? ), je n’ai croisé que des profs motivés, désireux de donner le plus, de déclencher quelque chose, n’importe quoi, dans l’œil de leur élève, de transmettre, d’encourager, de construire. Si vous saviez le nombre de projets qui se montent chaque année, si vous saviez le temps passé parfois sur un cours d’une heure par la majorité des professeurs, etc., etc.

Connaissez-vous la première raison qui pousse ma copine à inscrire ses enfants dans une école alternative pour ne pas qu’ils soient « cassés » ? Savez-vous pourquoi mon amie est contente d’avoir finalement choisi le privé pour sa fille au lieu des deux établissements voisins qui avaient mauvaises réputations ? Savez-vous ce qui a poussé ma nounou à se saigner pour mettre ses deux derniers dans le privé ? Le public. Pas l’école publique. Le public de l’école. Sa  fréquentation. Bah ouais, rien d’autre. Je ne leur jette pas la pierre, je l’ai déjà dit, j’enseigne actuellement en REP, j’ai enseigné en REP+ et la première chose que j’ai faite lorsqu’on a acheté notre future maison, c’est de vérifier que le collège et le lycée de secteur étaient bien classés. C’est le cas, ouf. J’ai entendu une autre de mes amies, elle a 4 enfants, dire récemment que ses 4 enfants avaient été scolarisés à l’école publique de la maternelle au lycée et qu’elle avait été ravie, vraiment ravie, de l’éducation qu’ils avaient reçue. La différence entre elle et les 3 autres dont je vous ai précédemment parlé ? Le quartier. La dernière habite le quartier le plus bobo des quartiers lyonnais. Je ne dis pas qu’elle aurait fait autrement si elle avait habité dans le 8ème, à côté de Longchanbon (pour un prof de la région, le collège Longchanbon, c’est un peu la porte de l’Enfer), je dis juste qu’elle n’a pas eu à se poser la question.

Et donc, CQFD. Ceux qui distillent leur haine du système scolaire se trompent : c’est la diversité qu’ils détestent, la possibilité pour leurs enfants de se retrouver en classe avec des gamins qui ne savent pas lire ou écrire parce que leurs parents sont analphabètes, qui ne savent communiquer qu’en insultant parce que c’est comme cela qu’on leur parle à la maison, qui ne savent pas se concentrer ou apprendre parce qu’on les a trop désaxés à tous les autres niveaux cognitifs. Il faut donc appeler un chat un chat. Le système scolaire n’a rien à voir là-dedans. A ce niveau là, la seule chose qu’on peut lui reprocher, au système scolaire, c’est d’accentuer les ghettos pour sauver les bobos en créant des collèges REP et REP+.

Et donc les nouvelles pédagogies

Après, il y a tous ceux qui hurlent qu’on enseigne pas dans le bon sens et que insérer du Montessori dans toutes les écoles de France sauverait le fameux système. Ceux là me font douter parce que je crois qu’il est dangereux de jeter le bébé avec l’eau du bain. Bien sûr la méthode Montessori est une merveille, bien sûr il faut s’en servir. M’enfin, quand on regarde de plus près, on voit bien qu’il est possible d’en injecter les bases, les racines pour que l’arbre pousse sans tout péter au passage. D’ailleurs, bons nombres d’instituteurs s’inspirent déjà beaucoup de ces méthodes. De plus, ces méthodes de pédagogies nouvelles, si elles sont parfaitement adaptées à la maternelle et au primaire, me semblent perdre de leur pertinence dès qu’il s’agit du collège et du lycée. Un exemple concret : l’enseignement du français avec Montessori au collège et au lycée. Je trouve sur internet un papier d’une formatrice Montessori et chef d’établissement d’une école, collège et lycée montessori qui explique ce que c’est l’enseignement du français dans le secondaire avec cette méthode. Je me dis « Chouette », je vais enfin voir comment cette révolution montéssorienne se déplace jusqu’au lycée. Bon. Voici un extrait de cet article où c’est la prof de français (agrégée de lettres) qui s’exprime :

« Au collège et en seconde, l’objectif est donc de donner un goût pour la matière, un goût pour la vie, et non uniquement dans la perspective d’un examen. Nous travaillons donc sur trois plans :

Le partage – Chaque semaine, un élève présente un « personnage » de fiction. Lire un livre, c’est avant tout rencontrer un univers et des individus de papier. Les raconter aux autres, c’est donner un peu de soi. Pour ceux qui ne lisent pas ou peu, on peut également utiliser un personnage de cinéma, de jeux vidéo, ou même un personnage inventé. L’essentiel est de dessiner les contours d’un espace narratif.

Le cinéma – Nous regardons de très nombreux films, toujours proposés dans le cadre d’une thématique précise. Les élèves doivent rédiger des comptes rendus qui leur permettent non seulement de se construire une culture cinématographique, mais aussi d’aiguiser leur analyse et les réconcilier avec l’écrit en leur donnant envie d’argumenter sur une expérience. 

Les ateliers d’écriture – Après la lecture d’un texte en commun, pioché dans un répertoire très divers allant des classiques de la littérature française, aux tragédies grecques, en passant par les mangas, ou les incontournables de la littérature étrangère, les élèves poursuivent leur expérience à travers des rédactions. Selon leur sensibilité, différents parcours sont proposés, l’essentiel est de saisir que la lecture est quelque chose qui nous transforme. Le tout est ponctué d’exercices de grammaire, non pas présentés de manière arbitraire, mais utilisés pour enrichir l’écrit. »

Puis elle termine en précisant d’autres points :

« La méthodologie – Le bac français est une épreuve codifiée. Comprendre les attentes d’un examinateur, c’est aussi aborder l’épreuve plus sereinement. On a trop souvent l’habitude de détacher l’écrit de sa mise en pratique, ce qui donne la sensation à l’élève d’être perdu. L’accent est donc mis sur la méthode à travers de nombreux exercices de perfectionnement et la rédaction de fiches qui permettent à l’élève d’identifier un parcours et de saisir ce qu’il doit concrètement faire devant sa copie.

L’oral – Tous les textes présentés à la fin de l’année sont analysés scrupuleusement au sein des cours. Nous commençons par une lecture en commun, puis chaque élève travaille de son côté pour ensuite présenter son interprétation aux autres avant une correction globale. Ainsi, le travail d’assimilation est plus efficace car l’élève se confronte au texte au lieu de passivement recopier un corrigé. »

Bon, franchement, pas de révolution ici. Je veux dire, ce qu’elle dit est très intéressant. Très inspirant. Très rassurant aussi parce que je fonctionne un peu comme cette prof. Je fais dans l’ensemble les mêmes choses avec mes élèves, comme la plupart de mes collègues d’ailleurs ! Cette prof semble expérimentée, précise. On dirait une bonne prof. On dirait une très bonne prof. Mais je ne peux m’empêcher de penser qu’on en rencontre des dizaines comme elle dans le public, montessori ou pas, des dizaines qui ont la même façon de fonctionner qu’elle, que leurs méthodes soient dites « Montessori » ou pas, que ce soit conscient ou pas.

Je travaille sur un mémoire sur les REP. Je prépare une thèse sur les nouvelles pédagogies dans le secondaire. Cependant tout se mélange un peu en ce moment et toutes ces réflexions dont je vous ai fait part me laissent un peu pensive. Je ne sais plus franchement où est l’essentiel et ce qu’il faut vraiment défendre dans tout ce bordel…

Privé ou public et pédagogies alternatives ; une école différente pour mon enfant ?

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Choisir le privé ou le public

Je suis prof dans le public et je juge assez durement les parents autour de moi qui mettent leurs gamins dans le privé. D’autant plus que j’y ai été élève quelques années, que certaines de mes connaissances y enseignent, que j’en connais les tenants et les aboutissants. Je sais qu’un prof du privé use les mêmes bancs de l’université qu’un prof du public : ils ont les mêmes enseignants, suivent les mêmes formations, passent les mêmes concours (on nous demande simplement de cocher une case avant de passer les oraux du CAPES : « si tu es retenu, tu enseignes où ? privé ou public ? » Une fois que le choix est fait, on ne passe pas de l’un à l’autre). Les programmes sont les mêmes. Les profs du public et ceux du privé sont tous les deux payés par l’Etat. Les examens passés par les élèves du privé et du public sont identiques.

Mais qu’est-ce donc qui change ? me direz-vous. Une seule chose, je vous répondrai : la population des classes. Dans le privé, peu de chance pour que votre bambin se frotte à l’altérité. Il devrait aisément passer toute sa scolarité avec des gens qui lui ressemblent, qui viennent du même milieu que lui. Et si, tant bien que mal, vous parvenez, chez vous, à lui parler de différence, ce ne sera de toute façon qu’une notion toujours abstraite dans sa tête…

Oui, mais sans passer par la REP…

Et pourtant… pourtant j’ai conscience que dans le public, on trouve des établissements de niveaux différents. Lors d’un contrat en REP + (ancienne ZEP +++), j’ai été surprise d’entendre une prof d’art pla m’expliquer qu’évidemment la dernière de ses 4 enfants était elle aussi scolarisée en REP +, dans ce même collège où sa mère travaillait. Je connais l’ambiance de travail de ces classes, je sais que je n’aimerais pas y voir mon enfant. On y avance plus lentement et moins sereinement. Je préfère pour lui ou pour elle un collège du public certes, mais si possible de centre-ville… Je caricature mais ce que je veux dire par là, c’est que, prof oblige, je connais les niveaux de chaque établissement. Sans chercher à les scolariser dans le meilleur, j’aurais tendance instinctivement à éviter les REP et surtout les REP +.  Je ne suis pas du tout à l’aise avec cette réflexion. Je préférerais penser comme cette prof qui voit ses 3 grands réussir alors qu’ils sont tous passés par cette ZEP. J’y travaille…  D’autant que les REP et les REP +, il n’y en a pas tant. Dans l’idéal, il suffirait de les éradiquer en pratiquant le grand mixage social. Mais quand on voit que certains parents choisissent de payer plus cher leur appartement afin de rentrer dans la case « super établissement » de la carte scolaire… On se dit que vraiment, c’est mal barré. Personnellement, j’habite dans un arrondissement de Lyon où les deux collèges environnants sont en REP pour l’un et en REP+ pour l’autre. Techniquement…

Des pédagogies alternatives en maternelles et en primaires

Avant le collège et le lycée, il y a la maternelle et la primaire. Même combat pour moi : je privilégie instinctivement le public. Sauf pour les enfants en grandes difficultés (dyslexique, dysorthographique, etc.) qui peuvent trouver une vraie solution dans les écoles alternatives. Cependant, je m’intéresse énormément à Montessori (privé) mais pour une pratique à la maison, à la crèche ou après l’école dans un centre d’activité. De toute façon, les écoles maternelles Montessori sont trop chères ! (4000 ou 5000 euros l’année en moyenne…). Cependant encore, je trouve l’approche des écoles Montessori TRES intéressante : autonomie de l’enfant et découverte/apprentissage par l’expérience concrète, en manipulant. Heureusement, il est possible de trouver dans des maternelles PUBLIQUES ce même genre d’approche (quoi qu’un peu différente) : ce sont les classes Freinet, pédagogie validée par l’éducation nationale et donc intégrée dans les maternelles publiques (que certains profs décrient… je n’ai jamais vraiment compris pourquoi). Et ça peu de parents le savent…

Hier encore, une copine, maman d’un petit scolarisé à la maternelle (et probablement dyslexique), déplorait que la pédagogie Montessori ne soit pas accessible dans le public. « Mais il y a toujours Freinet » lui dis-je. Freinet, elle n’en avait jamais entendu parlé.

Il y a un livre qui permet de découvrir quasi toutes les pédagogies alternatives qui existent en France : Montessori, Freinet, Steiner, etc. … Une école différente pour mon enfant ?

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Ce livre, contrairement à ce qu’annonce son titre, devrait aussi être lu par tous les enseignants. C’est une mine de réflexions et d’interrogations pédagogiques. Pour les parents, il permet de comprendre la différence entre toutes ces pédagogies, de découvrir concrètement comment se passent les journées dans ces différentes écoles, d’obtenir des liens pour aller plus loin et un petit carnet d’adresses.

Montessori

Rendre la grammaire ludique pour les petits ... ça n'est pas si compliqué.

Rendre la grammaire ludique pour les petits … ça n’est pas si compliqué.

Je suis déjà conquise par Montessori en maternelle et en primaire. A l’école élémentaire par exemple, on apprend en manipulant du matériel pédagogique. En français, il s’agit essentiellement de très nombreuses petites boîtes contenant des étiquettes plastifiées que l’enfant manipule pour les placer correctement. Par exemple, une boîte renferme des mots masculins et féminins que l’enfant doit trier en deux tas ; une autre propose le même exercice avec des mots au singulier et au pluriel. Les petits sacs des « dictées muettes » contiennent des images (une balle, un râteau, un arrosoir…), l’enfant tire l’une d’elles et doit écrire le nom de l’objet. Les boites de mathématiques fonctionnent de la même façon. La manipulation permet de saisir concrètement en quoi consistent les opérations. L’apprentissage n’est jamais abstrait. La géométrie s’apprend en manipulant des solides en bois, on comprend les multiplications avec des bâtons de bois qu’on compte. Pour la géographie, des grands puzzles en bois représentant les continents ou les pays aident à mémoriser leur localisation, etc. Ce matériel est plus attirant qu’un exercice dans un manuel.

Freinet

Sur Freinet, qui est accessible dans le public je le rappelle, j’ai découvert des choses intéressantes. Notamment ce rapport à l’apprentissage concret, en manipulant, un peu à l’image de ce qui se passe dans les écoles Montessori.

Mais la méthode de lecture me pose un peu problème…. Comme beaucoup de prof de français, je suis partisan de la méthode syllabique d’apprentissage de la lecture, et il semble que les classes Freinet pratiquent la MNLE (méthode naturelle de lecture) c’est-à-dire la méthode globale… Dans le livre dont je parle ci-dessus, la MNLE est parfaitement défendue par l’auteur. N’ayant pas à enseigner la lecture à mes élèves (j’enseigne en collège et lycée), mon avis n’est pas tranché. Mais les neurosciences ont tout de même démontrée que la méthode syllabique restait la meilleure pour le cerveau du jeune enfant. Cependant, l’idée de la dictée faite au prof par les élèves dans la MNLE me plaît : chaque jour, pendant que les enfants travaillent en autonomie, l’enseignant prend un moment pour écrire les textes libres que lui dictent deux ou trois élèves. L’enfant recopie ensuite son texte dans son cahier, càd le texte qu’il a créé, puis le « lit » avec l’enseignant à la classe. Ainsi, l’enfant ne sait pas lire, mais comme il sait parler, il peut inventer un texte, le voir écrit puis « faire comme si » il le lisait…

 

Ce livre permet également de découvrir de multiples autres écoles alternatives pour le primaire, mais aussi pour le collège et le lycée, en privé, mais aussi et surtout en public (rares sont cependant les lycées alternatifs : il existe les lycées « épanouissement » et les lycées « responsabilisation » qui préparent tous deux activement au bac (l’un d’eux, situé à La Ciotat, ouvert en 2008, est un lycée Freinet public, le seul en France), et les lycées autogérés qui eux offrent plus de liberté et n’ont pas pour objectif l’examen ultime.

Par ailleurs, quelques pages du livre sont consacrées aux résultats des élèves ayant été scolarisés dans ces écoles alternatives. Mais ce sujet, peu traité par la recherche universitaire, m’intéresse tout particulièrement et nous y reviendrons dans un prochain papier.

Enfin, un chapitre est consacré à l’éducation à la maison. Sans vouloir y succomber (j’ai tendance à penser qu’il s’agit là d’un véritable sacrifice…), il donne de très bonnes idées et de bonnes pistes pour les temps passés avec les enfants à la maison après l’école.

 

CONCLUSION : Au-delà des écoles maternelles et élémentaires utilisant la pédagogie Montessori ou Freinet, au-delà de l’analyse de ces pédagogies pour les petits, ce livre ouvre également des perspectives pour des collèges et des lycées alternatifs. Mais il laisse cependant de nombreuses questions ouvertes : en quoi consistent exactement ces lycées et collèges alternatifs, quels sont les résultats de leurs élèves ? Ces établissements ne seraient-ils pas la solution pour les REP et les REP+ françaises (anciennes ZEP) ? Faut-il généraliser ces pratiques : quels sont les avantages et les inconvénients de tels établissements par rapport à un collège ou lycée dit classique ? La recherche en sciences de l’éducation a encore beaucoup à faire…

Classe numérique et texte libre à la Freinet : Exemple de séance pour un cours de français en seconde

Séance qui permet de travailler à la fois : la langue (grammaire et orthographe) / l’expression écrite et orale / la lecture / la vie en communauté et le respect des idées d’autrui.

En étudiant les bases de la pédagogie Freinet, j’ai été assez séduite par le principe du texte libre et j’ai eu envie de l’adapter aux contraintes et aux particularités de l’enseignement actuel, tout en l’insérant dans une séance tournée vers le numérique. Mais qu’entendait exactement Freinet lorsqu’il eut l’idée d’instaurer cette routine du texte libre dans ses classes ? Quel était exactement le principe de cet exercice à sa création ?

« Un texte libre c’est, comme son nom l’indique, un texte que l’enfant écrit librement, selon le thème qui l’inspire », écrit Célestin Freinet. Pas de sujet imposé donc. Pas de plan ou de forme imposés non plus, sinon on retombe sur le principe de la « rédaction à sujet libre ».

Première inquiétude de ma part : et si mes élèves n’ont pas d’inspiration, refusent de se plier à l’exercice par manque de règles et de consignes ( !), ils ont si peu l’habitude de ce genre de travail.

Autre particularité de l’exercice à la sauce Freinet : il prend place dans une routine. Chaque élève rédigeait un texte libre par semaine puis un jeu de correspondances avec d’autres élèves était mis en place : les textes libres choisis par la classe étaient imprimés dans le journal de l’école qui pouvait alors être distribué pour être lu => Je me dis que je pourrais facilement adapter cela à ma classe. Si l’on fait l’exercice tous les quinze jours, et si la classe sélectionne chaque fois un texte par vote comme le faisait Freinet, nous aurons une vingtaine de textes sélectionnés à la fin de l’année. On pourrait ainsi décider avec les élèves de construire un livre numérique par an ou bien encore de créer un blog pour partager ces textes libres…

En cliquant ici vous trouverez un doc assez court et clair sur la définition et les principes du texte libre (vous trouverez également une bibliographie succincte sur le sujet à la fin de l’article).

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Forte de toutes ces réflexions, j’ai construit ma séance ainsi (séance en demi-groupe et en salle info, mes élèves n’étant pas équipés de tablette) :

Les élèves n’ont pas été informés au préalable du principe du texte libre. J’énonce la consigne : les élèves sont fascinés, interloqués, déstabilisés et ils l’expriment. Leur entrain soudain est prometteur, cependant les questions pour obtenir une consigne, une limite affluent « Combien de lignes madame ? On écrit sur tout et n’importe quoi vous êtes sûre ? On fait des rimes ? On utilise l’ironie ? On répond sous forme de plan ? ». J’y réponds inlassablement par « comme vous voulez » sous leurs yeux ébahis et apparemment contents.

En salle info, ils sont chacun devant un ordinateur et se lancent. Ils rédigent leurs textes sur word sans utiliser le correcteur orthographique.

– Au bout de 20/30 minutes, sans contrainte de temps, ils ont tous fini (la longueur des textes est très variable). Chaque élève lit son texte devant toute la classe. Le mot d’ordre est respect. (C’est à mon tour d’être fascinée ! Leurs productions sont bien meilleures que d’habitude, sans contrainte ils se révèlent originaux, intéressants, drôles, etc.).

Un vote oral est organisé. Le texte choisi par la classe est envoyé sur mon mail.

Je projette le texte sur le vidéoprojecteur et on corrige ensemble les fautes d’orthographe et de grammaire. On revoit les notions et les règles essentielles puis on travaille la forme, la concordance des temps, etc.

– La séance est finie mais elle peut être développée à l’infini : recherche autour du thème sur lequel porte le texte choisi, recherche d’illustrations pour le texte, mise en forme et mise en page du texte pour une publication sur le blog de la classe ou dans un livre numérique à la fin de l’année, etc.

Résultats et verdict ? Je découvre avec joie que mes élèves savent écrire. Certains textes sont drôles, certains sont des coups de gueule, d’autres des mises au point, des recettes de cuisine aussi ; certains sont scolaires et rédigent sous forme de plan leurs idées, d’autres sont originaux, se livrent ou s’expriment librement. Les élèves se sont amusés, tout en travaillant l’orthographe, la grammaire, l’écriture, la lecture, l’expression orale et la pratique des outils numériques !! Que demander de plus ?

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J’ai répertorié ce que cette séance avait fait travailler à mes élèves en lien avec les programmes (ci-dessous, les extraits des textes officiels pour la classe de seconde) J’ai également ajouté le niveau de difficulté de mise en place de cette séance et une courte biblio pour approfondir le sujet du texte libre :

Compétences visées

 Parfaire sa maîtrise de la langue pour s’exprimer, à l’écrit comme à l’oral, de manière claire, rigoureuse et convaincante, afin d’argumenter, d’échanger ses idées et de transmettre ses émotions

– Acquérir des connaissances utiles dans le domaine de la grammaire de texte et de la grammaire d’énonciation

– Connaître la nature et le fonctionnement des médias numériques, et les règles qui en régissent l’usage/ être capable de les utiliser pour produire soi-même de l’information, pour communiquer et argumenter

Activités proposées par les programmes de seconde mises œuvre pour cette séance :

– Pratiquer diverses formes d’écriture (fonctionnelle, argumentative, fictionnelle, poétique, etc.).

– S’exercer à la prise de parole, à l’écoute, à l’expression de son opinion, et au débat argumenté.

– Mettre en voix et en espace des textes.

– Pratiquer la langue (grammaire et orthographe)

– Utiliser les outils numériques

Niveau de difficulté (temps de mise en place de la séance + difficultés techniques) : très facile

Bibliographie sur le sujet du texte libre :

CLANCHE, P. (1988) : L’enfant écrivain. Génétique et symbolique du texte libre, Le Centurion, Paris.[Il s’agit d’une recherche sur la production de textes libres à l’école primaire.]

FREINET, C. (1960) : Le texte libre. C.E.L., Coll. Bibliothèque de l’Ecole moderne n° 3, Cannes. (Première édiction : 1947, Coll. Brochures d’Education Nouvelle Populaire n° 25, Cannes.) [Le texte de base…]

FREINET, C. (1975) : Les techniques Freinet de l’école moderne. A. Colin, coll. Bourrelier, Paris, 51 – 59.

LAFITTE, R. (1985) : Une journée dans une classe coopérative. Le désir retrouvé, Syros, Paris, 135 – 147.[L’auteur présente sur les pages indiquées une séance de choix de textes.]

Le nouvel Educateur Documents n° 185, suppl. au nouvel Educateur n° 2 oct. 1988 : « Texte libre. » (Dossier réalisé par D. ROYCOURT et R. CROUZET)[Il s’agit du travail le plus récent du mouvement Freinet sur le texte libre. Le dossier est très complet]

La pédagogie Freinet : déjà validée par l’éducation nationale ! #lesaviezvous #nouvellepédagogie #écolemoderne

Célestin Freinet, c’est un instituteur qui s’est toujours interrogé sur les pratiques de son enseignement jusqu’à créer une nouvelle pédagogie que ses défenseurs considèrent comme la base de l’école moderne. Si beaucoup de monde connait le nom de Freinet, peu de gens savent que les écoles qui s’en réclament font partie des établissements de l’éducation nationale qui en valide les programmes.

Les individus moins informés sur ces pratiques novatrices, à l’époque de Freinet comme aujourd’hui, les dénigrent et les qualifient de « dangereuses ». Si la méthode Freinet est libertaire, elle n’est pourtant pas anarchiste : les enfants doivent suivre les règles de la vie en communauté, se respecter et respecter les autres, ils ont des corvées et des responsabilités. Pas de quoi fouetter un chat ! Par ailleurs, à ceux qui reprocheraient à la méthode Freinet de n’être pas assez compétitive pour préparer au monde dans lequel on vit adulte, pas assez productive en terme de savoir ; on pourrait répondre que de toute façon, comme je l’ai dit plus haut, la pédagogie Freinet ayant été « rachetée » par l’éducation nationale, les programmes sont les mêmes dans ces écoles et dans celles dites « classiques ». Il y a donc des établissements de l’éducation nationale, gérés par l’état, qui mettent en pratique la pédagogie freinet et rien d’autre (des écoles, des collèges, mais aussi des lycées). Ce qui change ? Ce sont simplement les façons d’apprendre, la manière d’engranger ce savoir commun à tous les enfants de l’école publique.

Freinet est, au début de sa carrière, instituteur dans une école communale classique. Déjà, il intègre dans son enseignement de petites révolutions, notamment l’imprimerie : il n’y a pas de manuels, l’élève produit des textes sur absolument tous les sujets envisageables puis il les imprime pour ses petits camarades. Mais la méthode Freinet engendre de nombreuses réactions négatives et l’instituteur est contraint de quitter l’éducation nationale.

freinet

Il ouvre alors une nouvelle école, à Vence, et y applique ses propres trouvailles pédagogiques. L’Ecole est payante, mais puisqu’elle accueille des enfants de tous les horizons (notamment les orphelins de la guerre d’Espagne) peu d’entre eux payent réellement le prix de la formation.

En 1944, Freinet rejoint la résistance et participe au comité départemental de libération de Gap. L’école Freinet qui avait été fermée pendant la guerre et l’occupation est réouverte en 1945 mais les attaques contre Freinet et sa pédagogie ne cesseront plus. Même les communistes qu’il soutenait se livreront à une véritable chasse aux sorcières contre lui. Freinet meurt en 1966. Sa femme Elise reprend la direction de l’école située à Vence. Elle fait perdurer toutes les innovations pédagogiques chères à Freinet, notamment les B.T (bulletin de travail) : une collection de petits fascicules portant sur UN sujet particulier et pouvant être fabriqués par qui le souhaite, s’il est spécialiste. Les enfants consultent ces B.T dès qu’ils ont l’idée de s’intéresser à un thème ou un sujet. Elle continue également la tradition du texte libre : tous les matins, les enfants rédigent un texte. Tous les textes sont lus et la classe choisit le meilleur d’entre tous, selon des critères subjectifs et un vote démocratique. Le texte est ensuite imprimé puis il devient une base de travail pour toute la classe : correction des fautes d’orthographe, recherche autour de thèmes liés au texte choisi, etc.

(J’ai l’intention de tester cette pratique du texte libre très vite avec mes secondes, j’en ferai le commentaire ici plus tard).

 L’école reste privée jusqu’en 1991 mais les réticences et la méfiance à son égard manquent de la faire couler. Un groupe de soutien se crée. On demande à l’état de réagir. En 1991, l’école Freinet est achetée par l’État sur ordre de Lionel Jospin, ministre de l’Éducation nationale. Depuis, cette école à régime expérimental préserve sa pédagogie spécifique. Elle constitue donc une référence mondiale, et un « modèle » à partir duquel on peut penser aujourd’hui la pratique de la pédagogie de Freinet.

Peu de parents savent pourtant qu’ils peuvent faire le choix de la pédagogie Freinet en inscrivant leurs enfants dans une école d’état qui pratique cette pédagogie différente et expérimentale.

Vous retrouverez la liste de ces écoles, collèges et lycée en cliquant ici. Attention cependant, cette liste répertorie toutes les écoles « différentes », il faut donc faire le tri entre les écoles privées (qui peuvent ne pas être sous contrat avec l’état et donc pas contraintes de respecter un programme particulier) et les écoles publiques, écoles d’état ayant fait le choix de pédagogies différentes.

Pour en savoir plus sur la pédagogie Freinet :

– le site de l’Institut Freinet

– le site de l’ICEM-Pédagogie Freinet

– Le film l‘Ecole buissonnière sur le site de l’Ina. Ce film raconte de façon romancée l’histoire de Freinet et de sa pédagogie. Le rôle de Célestin Freinet est interprété par Bernard Blier. Film datant de 1949.

« Montrer pourquoi il faut respecter les règles »

Dans le lycée dans lequel j’enseigne cette année, j’ai découvert récemment qu’on donnait comme sujet de dissertation aux élèves collés : « Montrer pourquoi il faut respecter les règles ». Quand j’ai raconté l’anecdote à un ami, il a très justement commenté : « C’est sûr que comme ça, ils ne vont pas créer des anars… » Eh non justement, c’est même tout l’inverse : l’enseignement c’est aussi une sorte de conformité dans laquelle il faut faire entrer les élèves pour qu’ils réussissent (et donc qu’ils s’intègrent à la société sans risquer de questionner ses fondements et/ou de les ébranler).

Que ce soit clair : Certes j’enrage devant les critiques et les analyses au sujet de l’enseignement faites par les médias. Des papiers qui ne font pas avancer le débat ; pire, qui sont une parfaite illustration de ce qu’est la désinformation. Ils sont accrocheurs mais sans fond, sans intérêt ; et cela la quasi-totalité du temps. Mais j’aime l’école républicaine qui m’a construite et je ne crois pas que le système éducatif soit une catastrophe. Je pense même qu’il est bon sans omettre qu’il faudrait le faire beaucoup évoluer.

La preuve ce sujet de dissertation pour les élèves collés : « Montrer pourquoi il faut respecter les règles ». Le sujet, si l’on connaît le principe du plan dialectique qui doit toujours remettre en cause l’assertion initiale, est intéressant. Intéressant, dialectiquement parlant : thèse, antithèse, synthèse. Malheureusement, les élèves n’ont pas tous la maîtrise de ce plan de pensée là. La plupart avalent sans rien remettre en question ce qu’on leur demande d’ingérer. Alors un sujet de colle ! Donné par la proviseure adjointe en plus ! Impossible de ne pas être d’accord. Au moins pour éviter de se reprendre une nouvelle heure de colle. Et la liberté de réfléchir et de pensée des élèves s’arrête là…

Je ne vois pour l’instant pas comment s’y prendre pour faire évoluer l’école sans perdre en résultats. Je veux dire comment la changer sans perdre tout ce qui est positif et nécessaire. Il y a cependant des projets expérimentaux qui germent depuis les années 80.

Les plus importants sont, dans le public :

–  Le LAP (Lycée autogéré de Paris). (Un projet similaire se met doucement en place à Lyon, on en reparlera…)

– La pédagogie Freinet (que l’éducation nationale a « validé » à travers l’ICEM, une association qui travaille avec l’EN au développement de la méthode Freinet). Il existe une dizaine d’écoles publiques en France qui n’utilisent que la pédagogie Freinet !

Dans le privé :

– Les écoles Montessori

– Les écoles Waldorf (Pédagogie Steiner).

J’irais bien voir de plus près ce que disent toutes ces expérimentations. Mais il faudra alors plonger dans le grand débat conflictuel entre les Anciens et les Modernes, les réac de l’éducation nationale et les adeptes des nouvelles pédagogies. Ces deux clans là peuvent bien s’entre-tuer dans les débats médiatiques, j’ai l’intuition qu’il y a du bon et du mauvais dans les deux camps, et que mixer leurs idées donneraient une école… tellement intéressante, voire exemplaire.

Un article du Monde de l’éducation qui résume la « querelle ».  Pour lire ce PDF tranquillement, cliquez ici.

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 Pour lire ce PDF tranquillement, cliquez ici.