Global Teacher Prize : une française en lice pour le titre de « meilleur prof »

Marie-Hélène Fasquel, qui enseigne dans un lycée de Nantes, est la première Française en finale du Global Teacher Prize, un concours international d’enseignement.

6497220_1-0-927512715_1000x625.jpg

Marie-Hélène Factuel – Photo : Sébastien Salon-Gomis

Marie-Hélène a une furieuse tendance à voir la vie du bon côté. En convalescence, clouée au lit après une opération du dos, cette professeur de lycée parvient quand même à penser que le moment est «idéal»… pour travailler. Pianotant sur son smartphone sous la couette, elle vient de prendre contact avec un enseignant indien que ses élèves pourraient interviewer. Elle correspond aussi avec une classe en Grèce. «Et il faut que je pense à vous envoyer les diaporamas que j’ai faits sur Shakespeare…» On est obligés de lui couper la parole : Marie-Hélène Fasquel, sur son métier, est intarissable.

Son enthousiasme fait mouche. La spécialiste de littérature anglaise, qui travaille depuis trois ans au lycée Nelson-Mandela de Nantes (Loire-Atlantique), vient d’être sélectionnée parmi 20 000 candidats comme finaliste du Global Teacher Prize. Ce concours récompensera de 1 M$ (956 480 €) au printemps le professeur jugé le plus innovant et impliqué dans la réussite de ses élèves.

Donner envie à sa classe

C’est la première fois qu’une Française se hisse à ce niveau. Jusqu’ici, elle avait concouru en catimini. «J’avais un peu honte. S’inscrire au Global Teacher Prize sous-entend qu’on se prend pour… vous voyez, quoi ! Mais ce prix, je ne le veux pas pour moi, je le fais pour les élèves.»

Elle a surtout l’espoir que ses convictions essaiment dans d’autres salles de classe. Son credo ? «Si les jeunes ne travaillent pas assez, c’est parce qu’ils manquent de motivation. Sans envie dans une classe, il ne se passe rien.» Et c’est pour lutter contre l’ennui qu’elle a cherché des voies alternatives, confrontée à une classe faible, dans l’académie de Lille (Nord) où elle a commencé sa carrière, il y a quinze ans.

Depuis, on ne l’arrête plus. Elle convie des grands auteurs à des conférences par Skype, elle fait écrire et jouer des «soap operas» à ses élèves, leur demande de créer des affiches, des cartes mentales, des poèmes, en jouant à la fois sur l’entraide et l’émulation. La prof se passe volontiers de notes, mais court la ville pour chercher «des lots» à remettre aux producteurs de bonnes copies. Les libraires donnent des livres, les banques des objets promotionnels…

Marie-Hélène Fasquel sait à quel point la récompense importe pour les élèves. Elle est encore émue de la réaction de ces lycéens du Nord quand elle est revenue en classe avec un prix européen de l’innovation pédagogique, remis par Microsoft en 2014 pour un projet sur l’écriture de nouvelles. «Si vous aviez vu leurs têtes quand je leur ai donné le certificat d’excellence ! Certains pleuraient tellement ils étaient fiers, et l’un m’a dit, tout étonné : «Ben on n’est pas nuls, alors» ?» C’est pour ce genre d’émotions que Marie-Hélène Fasquel travaille, tout le temps. Même l’été à bord du bateau familial, avec mari et enfants au large des côtes bretonnes, elle branche son ordinateur. «C’est le seul motif de dispute en famille : le temps que je consacre à mes cours. Mais c’est magique, d’exercer un métier qu’on adore.» Elle assure qu’elle aime même corriger ses copies.

Se servir du numérique

Aussi, on n’est guère étonné que la prof ne songe pas une seconde à quitter le navire de l’Education nationale, même si elle remportait le prix de 1 M$. «Je n’ose pas penser à ce que je ferais avec», s’exclame-t-elle avec gourmandise. Mais des idées, bien sûr, elle en a. Elle pense à «une association pour les jeunes laissés pour compte» et à une autre pour promouvoir «des classes sans papier. Il faut penser à l’environnement et en finir avec les tas de photocopies». Et sans s’arrêter, toujours du fond de son lit : «On peut faire des choses super avec le numérique… J’envoie tout à mes élèves avec un logiciel qui s’appelle Dropbox, vous connaissez ?»

La classe inversée

Marie-Hélène Fasquel fait partie des pionniers en France de la classe inversée, une méthode pédagogique encore très débattue mais de plus en plus répandue dans les collèges et les lycées. Le principe est simple : au lieu d’écouter le cours en classe et de s’exercer à la maison, l’enseignante donne la leçon à lire ou à visionner chez soi. Une fois en cours, les élèves se consacrent à la mise en application des concepts et des notions étudiées. Une manière de donner plus de place à l’expression, au débat, à la créativité et l’imagination. L’enseignante a aussi tapé dans l’oeil du jury avec son utilisation intensive des nouvelles technologies, qui permettent à ses élèves des jumelages virtuels avec des élèves du monde entier.

(Article trouvé sur L’Express ou Le Monde : je ne suis plus sûre de la Source… Mea Culpa)

 

Méfiez-vous des neurosciences…

Depuis quelques années, les écoles nouvelles qui refleurissent en France cherchent à instaurer leur légitimité et la pertinence de leurs méthodes pédagogiques en s’appuyant sur les neurosciences. Cécile Alvarez, nouvelle papesse de la pédagogie Montessori a d’ailleurs écrit un livre paru en septembre 2016, déjà best-seller, avec une seule ligne de communication qu’elle a assénée dans tous les médias français où on l’a vue pendant la promotion de son livre : « Il faut relire Montessori à la lumière des nouvelles découvertes en neurosciences pour réformer l’école, dont le système actuel est une aberration pour le fonctionnement de l’enfant, dans son ensemble». Pourtant, n’est-il pas dangereux d’affirmer qu’il faut réformer entièrement l’école grâce aux pédagogies nouvelles en les couplant aux découvertes récentes dans le domaine des neurosciences ?

capture-decran-2015-05-28-a-10-47-52

Article qui suit écrit par Gaussel Marie et Reverdy Catherine (2013). « Neurosciences et éducation : la bataille des cerveaux ». Dossier d’actualité Veille et Analyse, n° 86. Lyon : ENS de Lyon. En ligne : http://ife.ens-lyon.fr/vst/DA/detailsDossier.php?parent=accueil&dossier=86&lang=fr
Gaussel Marie et Reverdy Catherine (2016). « Des apports qui restent discutables… » Cahiers pédagogiques, n° 527. En  ligne : http://www.cahiers-pedagogiques.com/Des-apports-qui-restent-discutables

Comment appliquer les théories neuroscientifiques dans un environnement scolaire ? Comment rendre l’environnement des élèves riche et socialement bénéfique ? Peut-on vraiment élaborer des pédagogies plus efficaces grâce aux connaissances neuroscientifiques ? Les ponts ne semblent pas encore bien construits pour passer du laboratoire à la salle de classe, une des nombreuses raisons reposant sur les différences entre les méthodes d’investigation. Cité par Eisenhart et DeHaan (2005), le rapport Scientific Research in Education (National Research Council, 2002) précise les six conditions qui devraient préalablement faire partie du cahier des charges de toute recherche, a fortiori en éducation : − pouvoir la relier à des méthodes de recherche empiriques ; − lier la recherche aux théories pertinentes ; − utiliser des méthodes d’investigation directe ; − détailler et expliquer la chaîne de raisonnement ; − répéter et généraliser les résultats des enquêtes ; − rendre les recherches publiques afin de favoriser les échanges professionnels et les critiques. Avec ce canevas en tête, l’on peut observer les études de neurosciences cognitives qui proposent d’utiliser directement ou indirectement leurs méthodes en classe et la réaction du monde de l’enseignement face à l’engouement que cela provoque. Cela nous intéresse d’autant plus que les défenseurs des nouvelles pédagogies, Cécile Alvarez en tête, qui ancienne institutrice de l’éducation nationale a démissionné puis publié un livre pour défendre les principes de l’éducation Montessori pour tous en Maternelle suite à l’enquête qu’elle a menée pendant trois ans dans une maternelle de Gennevilliers, défendent l’idée que les nouvelles pédagogies sont désormais « validées » par les nouvelles découvertes en neuroscience, conclusion qui peut paraître peut-être un peu prématurée, en tout cas difficilement justifiable scientifiquement.

  • QUAND LE CERVEAU FASCINE TROP :

Selon Trout (2008), citant les travaux de Skolnick Weisberg et al. (2008), la plupart des personnes non expertes acceptent plus facilement les théories qui reposent sur des faits neuroscientifiques, comme si elles avaient plus de valeur. Pour le Comité consultatif national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé qui évoque un « déficit conceptuel » de ces théories, les images cérébrales traduisent en effet des changements dans l’activité des neurones, mais sans préjuger du contenu du message ou d’un état mental du sujet étudié, ou d’une psychologie déterminée, qui restent à interpréter par d’autres méthodes et qui ne se réduisent pas à l’activité cérébrale observée (« La fascination pour le pouvoir de la neuroimagerie est telle que le concept de “lecture de l’esprit” ou “mind-reading” est proposé comme un concept opératoire. Dans la mesure où l’image ne peut être niée comme peut l’être une proposition discursive, on a tendance à lui prêter une interprétation intrinsèque alors qu’elle suppose une compétence et des règles d’interprétation, compétence et règles qu’elle ne véhicule pas directement » (Agid & Benmakhlouf, 2011). (Agid & Benmakhlouf, 2011). Ce type d’information « placébique » largement utilisé dans les médias peut malheureusement contribuer à la naissance et la prolifé- ration de fausses théories.

Quand on ajoute à cela les effets d’un visuel représentant le cerveau, les théories neuroscientifiques sont perçues comme d’autant plus plausibles (McCabe & Castel, 2008). Dès lors, l’enthousiasme important des décideurs politiques pour la neuro-imagerie, l’engouement d’un public en demande de solutions fiables(« Le succès de ces théories simplistes, qui expliquent tous nos comportements, par la biologie, tient au fait qu’elles sont finalement rassurantes. Elles nous donnent l’illusion de comprendre et de se sentir moins responsables de nos actes » (Vidal, 2011).), des hypothèses scientifiques (mêmes réfutées par la suite) répandues et relayées par les médias et leur exploitation politique et économique, engendrent des « neuromythes« Croyances battues en brèche par la science mais largement répandues et relayées, par divers vecteurs, dans l’esprit du profane » (CERI, 2002). » préjudiciables pour l’enseignement (Pasquinelli, 2012).

Un environnement enrichi favorise le développement du cerveau L’influence des environnements enrichis sur le développement cérébral a principalement été testée chez les rats en stimulant les animaux en introduisant de nouveaux objets de type roue ou tunnel dans leur cage. Les observations ont montré que les premières expériences des rats sont susceptibles d’augmenter le nombre de synapses de 25 %. Ces recherches visent à découvrir comment un environnement complexe agit sur la plasticité cérébrale, comment le cerveau se souvient des expériences vécues et quelle est la nature des mécanismes neuronaux impliqués. Les avis des chercheurs diffèrent : pour certains l’apprentissage est le fruit d’un élagage (des synapses sont éliminées), pour d’autres les synapses déjà existantes sont renforcées. Enfin, pour les derniers, l’apprentissage s’appuie sur la création de synapses qui permettent le stockage de nouvelles informations. Aujourd’hui, rien ne prouve qu’un environnement enrichi pour les enfants entraîne automatiquement une augmentation du capital neuronal. À l’inverse, les effets d’un environnement très appauvri sont mieux reconnus et peuvent provoquer des carences dans le développement cognitif des rats et des humains (Howard-Jones, 2010a)

L’apprentissage basé sur le fonctionnement du cerveau, très en vogue depuis les années 1990, repose sur les principes de fonctionnement du cerveau. Cette théorie part du postulat que, puisque notre cerveau nous sert à apprendre, alors il faut savoir comment notre cerveau fonctionne et surtout comment lui faire « plaisir ». Les neurosciences de l’éducation font de nombreux disciples, car elles affichent le double objectif de proposer des méthodes pédagogiques efficaces applicables en classe et d’expliquer le fonctionnement cognitif du cerveau lors des processus d’apprentissage. À ce propos, Goswami (2008a) identifie six principes d’apprentissage pouvant être utilisés dans les salles de classe : − l’apprentissage est basé sur l’expérience et fonctionne par incré- mentation ; − l’apprentissage est multi-sensoriel ; − les mécanismes cérébraux de l’apprentissage structurent des informations isolées pour construire des concepts génériques ; − l’apprentissage est social ; − l’apprentissage est modulé par l’émotion, l’intention, le stress ; − le cerveau est plastique tout au long de la vie. Très enthousiasmés par ces principes énoncés, les partisans du brain-based learning suggèrent d’augmenter l’attention et la mémorisation (rétention) des élèves en créant un environnement apaisant, propice aux échanges et intellectuellement stimulant. Bruer (2002) souligne à ce propos qu’il n’y a rien de nouveau dans cette idée puisqu’elle emprunte ces hypothèses aux modèles cognitifs et constructivistes étudiés par la psychologie depuis plus de 30 ans ; aucune preuve sur l’efficacité de telle ou telle pédagogie ne résulte à ce jour des théories neuroscientifiques.

  • LES AMBITIONS DES NEUROSCIENCES SUR LE PLAN ÉDUCATIF

Dans l’idée d’appliquer les résultats trouvés en neurosciences au monde de l’éducation, certains neuroscientifiques ont voulu soit faire des expé- riences directement en classe, soit appliquer à l’école les résultats trouvés en laboratoire. Nous aborderons ici les difficultés conceptuelles rencontrées et les problématiques soulevées. Les obstacles sont d’ordre pratique (limitations méthodologiques) ou scientifique (rencontre obligée avec les recherches en éducation).

Beaucoup de chercheurs en neurosciences cognitives considèrent que toute recherche qui s’intéresse à l’éducation doit obéir aux mêmes règles que les recherches en laboratoire. Pour Dehaene (2011) en effet, « seule la comparaison rigoureuse de deux groupes d’enfants dont l’enseignement ne diffère que sur un seul point permet de certifier que ce facteur a un impact sur l’apprentissage », comme en recherche médicale : « chaque réforme […] devrait faire l’objet de discussions et d’expérimentations aussi rigoureuses que s’il s’agissait d’un nouveau médicament ». Les chercheurs en éducation paraissent souvent sceptiques vis-à-vis des expérimentations faites en neurosciences, qu’ils trouvent justement trop contrôlées au regard du nombre très important de variables à étudier en classe (Ansari et al., 2012). Les mêmes auteurs ajoutent que les neuroscientifiques devraient considé- rer le vécu et l’environnement d’apprentissage comme des variables à prendre en compte et à développer plutôt qu’à contrô- ler absolument (On peut noter ici la difficulté à définir ce que pourraient être des variables caractérisant le vécu d’apprentissage de l’élève ou son environnement social et physique (voir le tableau comparatif des objectifs et méthodologies des neurosciences cognitives et des recherches en éducation d’Ansari & Coch, 2006). (De Smedt et al., 2010).

Battro (2010) affirme que la méthode globale de lecture est inefficace (Nous renvoyons de nouveau à un dossier précédent (Feyfant & Gaussel, 2007) qui aborde le débat de 2006 sur les méthodes de lecture les plus efficaces, dont il semblerait qu’il se soit clos sur les avantages d’une méthode mixte d’apprentissage, ce qui paraît confirmé par le rapport du CERI (2007) : « On peut donc supposer que : idéalement, l’enseignement de la lecture combine sans doute l’approche syllabique et la méthode globale ».  et géné- ralise ce résultat : « brain research can invalidate specific methods of teaching », mais en restant malgré tout prudent dans sa conclusion.

  1. Exemple d’application en classe

Une des expériences appliquant des résultats de neurosciences en classe consiste à voir si la formation des enseignants aux « principes scientifiques de la lecture » (tirés des recherches neuroscientifiques) peut améliorer les résultats des élèves de CP en lecture (Dehaene, 2011). Les premiers résultats de cette expérimentation engagée en 2010-2011 auprès de 1 800 élèves paraissent décevants pour l’auteur, au point que le passage du laboratoire à la salle de classe lui semble très difficile. Malgré cette remarque, il conclut son ouvrage par : « Notre conclusion sera donc très simple : la science de la lecture est solide ; les principes pédagogiques qui en découlent sont aujourd’hui bien connus ; seule leur mise en application dans les classes demande encore un effort important ». Ne questionnant pas la méthodologie employée (groupes témoin et contrôle, tirage au sort des enseignants formés, choix des tests de performance en lecture, type de formation reçue…) ou les hypothèses de recherche (prise en compte du rôle de l’écrit), il met la balle dans le camp de l’Éducation nationale, invitant à une meilleure formation des enseignants, à un accès à des ressources « structurées et motivantes » ou à des outils pédagogiques compatibles avec cette « science de la lecture ». La dernière phrase de l’ouvrage « Des sciences cognitives à la salle de classe [sous-titre de l’ouvrage], il ne reste qu’un petit pas à franchir » montre l’écart qui sépare les chercheurs en neurosciences de la réalité de la classe (voir le point de vue de Roland Goigoux dans le Bulletin de la Recherche de l’IFE n° 19 de 2013).

Lire la suite

RDP2 : Revue de presse sur l’école et l’éducation n°2 (21 au 30 août 2016) (avec dedans des neurosciences, Einstein, de l’amour, France Culture, Tahar Ben Jelloun, des écoles alternatives, etc., etc.)

Avec du retard voici la deuxième Revue de presse sur l’éducation et l’enseignement. Vous allez avoir de quoi lire et écouter. C’est parti.

1

  • Sur les neurosciences, la recherche et l’éducation :

– Les neurosciences, comme avant la psychanalyse ou la sociologie, sont la nouvelle discipline forte des sciences de l’éducation… Il y a un MOOC (vous savez, les cours en ligne) sur les neurosciences à l’école, cours préparé essentiellement par des intervenants de l’ENS Paris. J’ai beaucoup trop de projets pour cette année mais je sens que je vais craquer et m’inscrire. Après tout, ils précisent que l’investissement en terme de temps de travail n’est que d’une heure par semaine. Si je me lance, j’en parlerai évidemment ici.

– Tout comprendre sur les neurones miroir en moins de 3 minutes grâce à une jolie vidéo d’animation. Chouette !

Comment la formation académique précoce retarde le développement intellectuel. Eh oui, il semblerait qu’une personne, qu’elle soit enfant ou adulte, acquiert mieux de nouvelles compétences quand elle le veut, et surtout quand elle en a besoin.

  • Sur le choix du Unschooling ou « apprentissages autonomes », de la déscolarisation

– Sur ce blog, cette famille raconte sa vie de tous les jours après avoir fait le choix de déscolariser leurs enfants. C’est très « bien-pensant » dans le sens où tout semble amour et paix, mais après tout… il est fort probable que l’amour soit la solution à tout. C’est d’ailleurs ce que dit Einstein dans la lettre qu’il écrit à sa fille en fin de vie : « L’amour est la seule et la dernière réponse ». Si c’est Einstein qui le dit… Le blog de la famille d’unschoolers s’appelle Apprendre en liberté et s’avère être un beau témoignage de ce type de projet.

Ici, l’interview d’Edith, une maman de 3 enfants qui pratiquent depuis une bonne décennie l’IEF (je vous rappelle que c’est différent de l’unschooling dans le sens où, si l’on fait le choix de l’IEF, on recrée plus ou moins une « école à la maison » mais sans pression, ni notes (allez voir nos articles précédents). C’est intéressant parce qu’elle a du recul mais pas encore assez puisque ses enfants ne sont pas encore des adultes entrés dans la vie active.

– Sur le blog de la famille Les Caboches, un très bel article sur les apprentissages de l’enfant de cette famille qui a choisi une vie sans école : Tout ce que mon fils ne sait pas faire… et pourtant !

  • Sur les innovations en éducation et les nouvelles idées qui fleurissent :

– La Bicyclette, c’est une éco-crèche, une crèche en pleine nature donc. Mise en place il y a déjà un an près de Genève.

– Un article datant déjà de 2015 mais qui répertorie TOUS les magazines et les revues jeunesse. Une mine d’or qui donne très envie de s’abonner à TOUT et qui donne aussi envie à l’ancienne journaliste que je suis de recréer un magazine papier…

– Un papier, assez « simple », sur les inconvénients d’une éducation stricte et trop autoritaire.

  • Sur France Culture :

– Tahar Ben Jelloun, dont j’adore les romans, explique le terrorisme aux enfants : à réécouter ici.

– Socrate en culottes courtes : un débat sur l’enseignement de la philosophie au plus petit : à réécouter ici.

  • Sur les écoles alternatives qui se créent un peu partout :

– Un réseau des écoles alternatives est entrain de se construire doucement. Les personnes qui lancent ce réseau ont créée un outil bien pratique : une google map sur laquelle tout le monde peut s’inscrire pour recenser son projet d’école alternative, quel qu’il soit.

Une interview de Franck Lepage, souvenez-vous, j’avais mis en ligne ici la vidéo de son spectacle humoristique (et très très intelligent) Inculture 2. Il dit dans cet interview, entre autre, que l’école fabrique « des travailleurs adaptables et non des esprits critiques ». On a le droit de le penser… ou de le contester.

– Ici, une pétition à signer pour « pouvoir choisir une alternative à l’école traditionnelle ». Il y a environ 30 000 signataires. Bon en même temps, hormis le fait qu’il faille souvent le payer financièrement, ce choix est, je crois, tout à fait autorisé déjà.

– Un article sur les écoles alternatives qui ouvrent un peu partout. Avec cette conclusion que j’aime beaucoup : « Faut-il s’en réjouir ? « Oui, bien sûr. Mais gare à ne pas ériger ces pédagogies en panacée car elles ne conviennent pas forcément à tous les enfants. Certains élèves ont besoin de beaucoup d’autonomie, d’autres de davantage de cadre pour progresser », constate Jean-François Michel. »

RDP1 : Revue de presse sur l’école et l’éducation du 13 au 20 août (avec dedans des créations d’école, des études compliquées, des Pokémons (si, si), des révélations sur le cerveau de l’enfant, du Télérama, du Monde et plein d’autres trucs…

Essayons d’instaurer un nouveau rituel ici : une revue de presse de ce qu’il se passe ou se dit dans le monde de l’école et de l’éducation, semaine après semaine. En d’autres termes, une série de liens à suivre pour rester informés des nouveautés et des évolutions de ce monde fascinant et qui entre (tout) doucement en mutation.

Revue-de-presse

Pour la RDP 1, quelques liens mais pas énormément non plus, on est au mois d’août et … au mois d’août, pas de violence, c’est les vacances !

  • La 3ème édition du festival du journal Le Monde : Agir, se tient du 16 au 19 septembre. Il y a évidemment un thème intitulé « Agir sur l’école ». Le programme, les intervenants et toutes les infos en cliquant ici. Avec tous les liens qu’il contient, ce programme est déjà une mine d’infos et d’idées nouvelles. Ca fait rêver.
  • Ce papier de Télérama explique qu’on a désormais la preuve que le cerveau d’un enfant varie en fonction de l’éducation et des pédagogies qu’on applique à son encontre. C’est fascinant et c’est ici. Un extrait qui me désespère non pas par ce qu’il dit, au contraire, il est plein d’espoir, mais parce qu’il va contre ma propre façon d’enseigner et le système que je fais subir aux enfants que je cherche à éduquer : « La question du stress, en tant qu’inhibiteur des acquisitions, n’est plus à démontrer. Il faut maintenant en tenir compte, faire par exemple en sorte que l’erreur soit reconnue comme une étape indispensable de l’apprentissage. La question de l’attention est un autre point à travailler en priorité : on n’avance pas si on continue de décider que ce jour-là, à cette heure-là, c’est telle chose qui sera apprise par tout le monde et rien d’autre. »
  • Un fonds de dotation dédié à la diversité éducative vient d’être créé par plusieurs associations et acteurs de l’éducation pour forcer le système à bouger. « La mission du Fonds Educations Plurielles est de soutenir et d’encourager les initiatives et les projets à caractère éducatif qui placent les valeurs humaines au centre de leur action et entendent contribuer au plein épanouissement des potentialités de chacun. » Pour moi dont l’idée d’ouvrir une école alternative travaille de plus en plus, ce fonds fait rêver… Il faudrait creuser pour comprendre mieux les tenants et les aboutissants de cette nouveauté. Je le ferai dans un prochain papier. En attendant, voici le site  d’Educations Plurielles pour les curieux.
  • Une psychologue et passionnée de neurosciences qui explique que la clef de la réussite scolaire tient en un mot : ténacité. Il s’agit d’une courte vidéo TED, expliquée et traduite par le site Papa Positive
  • Après L’école Dynamique et L’école autonome, une nouvelle école de type Sudbury (voir mon papier sur Summerhill qui ressemble aussi à ce type d’école dans le fonctionnement) ouvre ses portes en septembre à Paris ! Sur cette page de son site, elle donne de nombreux liens vidéos et le lien de deux blogs pour expliquer comment marchent ces 3 écoles « soeurs ».
  • Un papier intitulé « Qu’est-ce qu’un bon prof ? » qui remet en cause les idées des écoles nouvelles défendues souvent sur ce site en expliquant que l’apprentissage centré sur l’enseignement apprend plus à l’enfant que l’apprentissage centré sur l’élève lui-même, de façon positive et bienveillante. Bon… Plus étonnant, le papier a l’air de dire que, même au niveau de l’estime de soi et du développement social, la pédagogie non pas centrée sur l’élève mais sur les acquisitions apporterait des résultats davantage positifs. C’est intéressant. Très. Parce que ça met beaucoup de chose en perspective en citant de nombreuses études anglo-saxonnes. Notamment celle-ci que j’aimerais lire : « Interventions pédagogiques efficaces et réussite scolaire des élèves provenant de milieux défavorisés. Une revue de littérature »
    Chaire de recherche du Canada en formation à l’enseignement, université de Laval, Québec, avril 2004. Ce papier défend par ailleurs un modèle d’enseignement plus efficace que les autres (et qui n’est pas celui de l’éducation nouvelle…), cependant on parle de « résultats » et pas de valeurs ni de changement de société…
  • Et pour finir, pour coller à l’actualité…, un papier des Cahiers pédagogiques sur les POKEMON ! Si, si…. La pédagogie des Pokémons, à lire ici.