Pour ou contre le travail de Céline Alvarez : j’ai lu Les Lois naturelles de l’enfant

On entend tout et son contraire sur le buzz médiatique de ces derniers mois dans le monde de l’éducation qu’a entraîné la parution du livre de Céline Alvarez. On entend tout et son contraire sur le travail de Céline Alvarez mais, comme souvent dès que le débat concerne l’école, peu peuvent se targuer d’avoir vraiment lu son livre et analysé en profondeur son propos. Suite à un de mes papiers sur ce site, pas franchement conciliant, ladite Céline Alvarez a eu l’amabilité de m’envoyer son livre que j’ai lu jusqu’à la fin, soit la 454ème page…. Mon avis est désormais documenté…

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Céline Alvarez (photo : Annabelle Lourenço pour Le Monde)

Vous avez été nombreux à m’expliquer que vous étiez intéressés par un avis étayé, je vais essayer d’être la plus objective évidemment mais surtout la plus claire et donc structurée possible. « Ce qui se conçoit bien, s’énonce clairement »…

Les PLUS : 

Ce qu’elle dit sur l’importance du vocabulaire et du langage lorsqu’on s’adresse aux enfants est toujours bon à rappeler. Oui, si l’on veut qu’un enfant ait du vocabulaire, il faut le développer en lui parlant avec … un vocabulaire développé. Certes, ça sonne comme une évidence mais ce n’est pas toujours limpide quand on écoute les parents s’adresser aux enfants ; et son laïus sur la manière qu’elle avait, dans sa classe, d’être intransigeante sur la façon qu’avaient de s’exprimer ses élèves est plein de pertinence (p.50-52).

Sa réflexion sur l’importance de mélanger les âges au sein des classes est, elle aussi, pleine de bon sens. Après tout, pourquoi faudrait-il imposer à un élève d’apprendre telle chose à tel âge sinon pour un besoin organisationnel ? Et surtout, ne tirerions-nous pas de grands avantages à faire vivre ensemble, toute la journée, des enfants de 6ème, de 5ème, de 3ème ? Idem pour la maternelle et le primaire… Son propos sur le sujet donne très envie d’essayer. (p.55 et 85-86).

Dans sa volonté de développer l’enthousiasme de l’enfant, elle donne beaucoup d’importance à l’environnement dans lequel il évolue. « L’environnement doit se suffire à lui-même », être présenté individuellement. Le suivi individuel de l’élève en découle avec force. L’idée n’étant pas de décorer une salle pour la rendre attrayante, au contraire, mais bien d’attirer l’intérêt de l’élève grâce à une classe structurée, avec des pôles d’activités mais aussi un langage approprié et irréprochable, des âges mélangés, etc.

Son argument le plus fort, à mon sens, est par ailleurs celui de l’AUTONOMIE et de la pédagogie qui est, comme elle le dit à juste titre, « forcement active ». L’élève doit, pour s’épanouir et trouver du SENS (c’est l’essentiel de notre problème, qu’ils trouvent un sens à ce qu’ils font à l’école, et ce n’est pas nouveau, c’est la conclusion de tous les chercheurs en sciences de l’éducation (Bautier, Charlot, Rochex en tête) bien avant que Alvarez ne naisse…) être « en activité ». En permanence. Et dans une forme d’autonomie. C’est très compliqué à mettre en place, en particulier au collège et au lycée, sans doute plus aisé en maternelle et en primaire mais c’est aussi ce qui a le plus de pertinence dans le propos de Céline Alvarez (évidemment pas besoin de détruire l’école et le système pour cela… je crois en effet que partir de la désapprobation du système comme elle le fait, au lieu de défendre cette idée forte d’autonomie et de pédagogie active est une erreur de sa part mais j’y reviendrai).

Elle explique par ailleurs l’importance de la motivation endogène (celle qui découle de soi, qui vient de l’intérieur), en opposition à la motivation exogène (la motivation extérieure, comme les notes et les récompenses…). A priori je veux bien, mais mon passif de prof m’empêche d’y croire. Je travaille cette année par compétences avec une classe. Quand mes élèves ont validé une compétence, ils me demandent toujours : « Madame, ça veut dire que j’ai 20 ? » et ils s’interrogent entre eux « Et alors, M. tu as eu quelle couleur pour ta compétence ? ». Sans notes, sans compétences, mes élèves ne voient pas l’intérêt de travailler. Sans doute m’y prends-je mal ? En tout cas, sur le papier, la motivation endogène est belle…

L’autre argument fort, après celui de l’autonomie et de la pédagogie active, est celui, j’y reviens encore, du sens. Oui, s’ils voient un sens à ce qu’ils font, ils sont plus impliqués. Comment donner du sens ? Des chercheurs se posent ces questions depuis des décennies. Si Madame Alvarez a trouvé la réponse, au moins pour les petites classes, j’en suis très heureuse et par ailleurs, les exemples qu’elle donne dans son livre, sur l’apprentissage de la lecture par exemple, du vocabulaire, me semblent très pertinents : toucher, palper, comprendre, pouvoir réutiliser dans la vie quotidienne les choses apprises… (p. 309). (Je fais une parenthèse ici pour évoquer très rapidement la méthode d’apprentissage de la lecture proposée par Alvarez qui la reprend évidemment chez d’autres : elle utilise la méthode phonétique. Les enfants commencent par apprendre le SON des lettres et non leurs noms. Cela m’a paru plein de sens… pour le coup).

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LES MOINS : 

Quand l’auteure parle des neurosciences, elle ne donne pas ses sources, ou alors sporadiquement et cela est très embêtant, surtout lorsqu’il s’agit d’un sujet aussi controversé… Je vous rappelle que les neurosciences et surtout les neuromythes posent de nombreux problèmes dans le discours. L’article qui précède celui-ci sur ce site en parle en long, en large et en travers. Il faut prendre les conclusions des neurosciences avec intérêt mais intelligence. Les neurosciences ne vont pas révolutionner l’apprentissage, en tout cas pas tout de suite.

Céline Alvarez parle également beaucoup d’individualisation de l’apprentissage. C’est comme la motivation endogène ça (voir plus haut), c’est beau sur le papier. Ou alors ça implique au moins deux adultes par classe. On en revient donc toujours aux moyens (prions pour que Fillon ne passe pas hein… parce qu’avec tous ces fonctionnaires en moins, ça va être compliqué). Deux adultes par classe. Le pied.

A la page 81 de son livre, Céline Alvarez avoue au sujet d’un enfant « adorable et plein de vie mais qui passait ses journées à embêter les autres, à parler extrêmement fort et qui était incapable de se concentrer » qu’elle ne pouvait « plus rien faire pour lui » parce qu’il regardait la télé plusieurs heures par jour »… Elle a convaincu ses parents de jeter les écrans de la maison (si, si) et l’enfant s’est transformé. Alors tant mieux. Mais croyez-vous vraiment qu’on va faire jeter tous les écrans des appartements des tours où habitent mes élèves de REP ? Bah non Céline non… Et tu l’as dit toi même : sans ce changement là, même toi, tu ne pouvais rien faire. CQFD. 

Enfin quand Céline Alvarez écrit « ce n’est pas du nouveau matériel qu’il faut faire entrer en priorité dans les classes mais de la vie, de l’amour, de la foi, de l’enthousiasme » (p.219), j’ai juste envie de demander à tous les profs qui l’ont lue s’ils sont contents de lire cela ? Ahum…

LES QUESTIONS QUE CELA POSE :

En tant que maman, d’abord. Je suis enseignante en collège et lycée, je ne connais pas du tout le quotidien d’une classe de maternelle et franchement, la façon qu’à Céline Alvarez de présenter ce qu’il se passe en classe actuellement me laisse perplexe. Si je l’écoute vraiment, moi qui suis pourtant pro-public, je courrais inscrire ma fille dans une école privée. Sérieux Céline, c’est comme une « prison » l’école maternelle aujourd’hui ? Sérieux Céline, les maîtresses, le rythme scolaire, la façon de faire actuelle, toussa toussa, ça va vraiment contre le développement de l’enfant ? Non parce que moi, il est hors de question que je mette ma fille dans une école qui la démolirait et quand je l’écoute, Céline, c’est l’idée que je me fais de l’école maternelle…

Heureusement, je suis prof… Je vois bien que les élèves ne subissent pas tant que ça. En tout cas, la plupart. En tout cas, au collège et au lycée. Mais oui, il faudrait faire mieux. Mais oui, bien sûr, il faudrait revenir sur cette histoire de pédagogie active, d’âges mélangés, d’autonomie, oui, mais pitié, sans donner l’impression qu’actuellement, ce n’est pas l’école mais l’enfer !

Heureusement, j’ai été élève (et jusqu’à l’université, pas une très bonne élève… peut-être parce qu’on ne me laissait pas travailler alors que la littérature…) et je ne suis pas traumatisée. J’ai aimé même tout ça. Et ça m’a construit, le bien ET le mauvais. Cependant, moi qui travaille en REP et qui côtoie de nombreux élèves décrocheurs, je suis d’avis de leur proposer à eux qui refusent tout en bloc, autre chose. Aux autres aussi pourquoi pas, mais sans crier haro sur le baudet… Parlons d’abord des arguments forts. Tranquillement… Avec intelligence. Sans jouer le rôle du messie.

AVIS TRÈS RÉSUMÉ (pour ceux qui auraient eu la flemme de tout lire)

C’est intéressant de lire le livre de Céline Alvarez. C’est enthousiasmant aussi. Cela dit, on ne peut s’empêcher de penser qu’il est rempli d’évidence. Oui, il faut aimer son enfant. Oui, il faut respecter son rythme. Etcaetera. Ceux qui le pensent déjà liront son livre. Les autres…

Cependant, je l’ai dit et redit, il y a de nombreux arguments forts. En tête, ceux qui parlent d’autonomie, de mélange des âges, de pédagogie active. Mais il est bon de rappeler que de nombreux chercheurs et de nombreux pédagogues défendent cela depuis des lustres, que ni Maria Montessori ni Céline Alvarez ont le monopole de ces idées-là. Evidemment, si Madame Alvarez a suffisamment de charisme pour parvenir à les faire évoluer tout en vendant des milliers de livres, qu’elle le fasse et ce sera tant mieux. Il faut seulement rappeler que tout cela existe dans d’autres livres plus documentés, plus objectifs aussi.

Finalement, Céline Alvarez crée une sorte de mouvement. De nombreux professeurs (professeurs des écoles essentiellement) échangent sur le forum qu’elle a créé sur son site et cela est une très très bonne chose. On ne peut tout de même pas lui reprocher de créer une dynamique positive. On peut lui reprocher son angle d’attaque (et je le fais avec force, même après la lecture de son livre), on peut aussi lui reprocher son discours dans les médias (souvent vraiment trop approximatif et parfois propulsé par des mythes, et aussi totalement mégalo, non, elle n’est pas pédagogue mais encore moins « professeure », on n’est pas professeur en ayant enseigné deux ans puis démissionné) mais on ne peut vraiment pas lui reprocher de faire du mal. A la réputation de l’école sans doute (et elle n’avait pas besoin de ça), à l’image des professeurs avec certitude, mais aux enfants non, et je le répète encore, de bonnes idées sont à prendre chez elle, même si elles ne sont pas immédiatement les siennes, alors vas-y Céline, on te regarde… et sincèrement, en tout cas personnellement et malgré mon article mi-figue mi-raisin, avec bienveillance.

Céline Alvarez, Les Lois naturelles de l’enfant, Editions Les Arènes, 454 pages. 

 

« L’école nouvelle » expliquée depuis ses prémices, en 1920 : un documentaire d’Arte à voir

Le film commence par la récitation de patriotisme, une leçon que tous les enfants récitaient alors chaque jour à l’école et où ils devaient dire vouloir devenir « un bon citoyen et un bon soldat ». Ces enfants là, ceux qui récitaient cette leçon, sont pour beaucoup morts sur le front à peine adolescents. L’école d’alors, qui voulait former des citoyens éclairés, forme aussi toute une société à l’obéissance, jusqu’au sacrifice. Assez de soumission, il faut rompre avec la vieille école, inventer une éducation nouvelle, pour un enfant nouveau, qui ne fera plus jamais la guerre. Des écoles laboratoires sont créées dès les années 1920 dans toute l’Europe. Ce documentaire sublime d’Arte rappelle que la mode des écoles Montessori, Steiner, Freinet ne date pas d’hier mais d’il y a un siècle, il retrace l’histoire de ce mouvement avec précisions et continue d’ouvrir la voie.

Le buzz de cette semaine : Céline Alvarez

Tous les médias sur lesquels Céline Alvarez fait la promotion de son livre cette semaine la présente comme une « institutrice devenue pédagogue »… Evidemment la formulation fait mourir de rire les profs puisqu’un prof ou un instit qui n’est pas pédagogue aura bien du mal à faire son métier. Autrement dit, difficile d’être l’un sans l’autre. Céline Alvarez était donc institutrice, elle a tenté une « expérience » dans une école maternelle pendant deux ans, l’expérience s’est révélée pertinente puisque les résultats des enfants se sont améliorés… mais comme le mammouth de l’éducation nationale est long à bouger et qu’on ne lui a pas donné le prix Nobel tout de suite, Céline Alvarez a préféré quitter l’éducation nationale pour faire des conférences et écrire des livres en disant qu’il faut tout cramer de l’éducation nationale et recommencer.

Dans l’ensemble, j’aime beaucoup ce qu’elle dit, et je suis d’accord avec elle sur beaucoup de choses. J’aime bien aussi qu’elle fédère derrière elle des instits (surtout des instits, et non des profs puisque sa méthode concerne d’abord la maternelle). Mais je suis quand même embêtée par plein de choses.

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Robert Doisneau « Arithmétique mentale » 1956

D’abord, par le fait qu’elle monétise son savoir qui n’est pas le sien (voir paragraphe suivant) à travers un livre qui se vend comme des petits pains et à travers des conférences au lieu d’être dans le bateau. Cependant, il paraît que la ministre de l’EN l’a contactée et qu’elle a un rendez-vous avec elle dans 10 jours : peut-être alors qu’elle décidera de bosser de l’intérieur même si elle est moins mise en avant alors, forcement ; et même si c’est plus lent… Education Nationale oblige.

Ensuite (et surtout), je suis embêtée parce que tout ce qu’elle avance, Maria Montessori l’a déjà avancé et que ça, Céline Alvarez le dit très peu (elle le dit très vite fait). Effectivement, elle explique que les neurosciences (nouvelle discipline fétiche d’une partie des sciences de l’éducation) prouvent que toutes les hypothèses de Maria Montessori étaient justes (l’enfant apprend en faisant seul, dans l’action ; l’enfant apprend quand il est intéressé et non quand on lui impose un sujet, etc.). Mais pas besoin d’écrire un bouquin pour simplement plagier les idées de Montessori et ajouter à la fin : les neurosciences ont tout validé, on peut y aller. Dans la même perspective, je ne comprends pas qu’elle défende avec force le projet qu’elle a mené dans une maternelle à Gennevilliers comme l’exemple et le modèle à suivre, un exemple et un modèle que tout le monde appelle révolutionnaire alors qu’il me semble qu’il ne s’agit en fait là que d’une expérience Montessori, ce que font déjà des dizaines d’écoles Montessori en France, avec sans doute les mêmes résultats. J’ai regardé une bonne partie de sa dernière conférence, j’ai lu beaucoup de ses articles et interviews et je ne peux m’empêcher de penser qu’hormis être un as en com’, elle n’invente rien et oublie de dire que déjà des centaines d’institutrices font ce qu’elle préconise dans leurs écoles privées Montessori.

Enfin, je suis embêtée parce que sa méthode ne parle que de la maternelle et moi, je suis une professeure de collèges et de lycées, mais ça, ce n’est vraiment pas sa faute.

Par ailleurs, ce buzz autour de la sortie de son livre a deux avantages. D’abord celui de rappeler qu’il faut faire bouger l’école et aussi celui de remettre en avant les pratiques Montessori (dommage qu’elle ne les appelle pas vraiment comme ça) dans toutes les écoles maternelles publiques de France. Affaire à suivre donc, pour voir si ce hold up sert à quelque chose ou non.

***

Pour les non-initiés je vous mets ci-dessous l’une des nombreuses interviews de Céline Alvarez parues ces 3 derniers jours, puisque toutes les idées qu’elle défend, qui sont en fait les idées de Montessori, sont très pertinentes et méritent d’être mise en avant (interviw de l’Obs) :

Dans un livre-manifeste, dont « l’Obs » publie les bonnes feuilles, Céline Alvarez raconte l’expérience pédagogique qu’elle a menée dans une maternelle de Gennevilliers, qui a fait d’enfants en difficulté des petits cracks épanouis. Interview.

Vous dites, dans votre livre, que notre école a « tout faux », pourquoi ?

– 40% des élèves sortent du CM2 avec des retards en lecture et en mathématiques, ce qui les handicape lourdement pour la suite de leur scolarité. Ce constat est inacceptable. Comment imaginer que la moitié des enfants ou presque, ne soit pas en mesure d’apprendre à lire, écrire et compter, des savoir-faire élémentaires ? Je ne mets pas les enseignants en cause. Ils s’épuisent à pousser sans arrêt des enfants démotivés. C’est donc la méthode qui n’est pas adaptée.

Notre école est fondée sur des traditions jamais remises en cause : elle rassemble les enfants par âge, elle choisit leurs activités et confie à un maître le soin de déverser vers eux des connaissances. Or les recherches récentes des neurosciences et de la psychologie cognitive prouvent que l’esprit humain n’apprend pas de cette façon. Comme de nombreux pédagogues l’avaient pressenti, à commencer par Maria Montessori, on sait maintenant que l’enfant apprend en agissant. Et ce, dès la naissance !

Le bébé est naturellement avide d’expériences, il explore le monde autour de lui. Il apprend à parler sans manuel, simplement en échangeant avec nous. A quelques mois, il peut détecter une erreur grossière d’addition, ou repérer une erreur dans une autre langue que la sienne. Il possède une mécanique d’apprentissage époustouflante. Mais l’école, qui ne la prend pas en compte, a tendance à l’étouffer.

D’où vous est venue cette vocation de révolutionner l’école ?

– Sans doute un souci de justice sociale, et le sentiment d’un vaste gâchis. Déjà à 9 ans, à Argenteuil (Val-d’Oise) où j’allais en classe, je me souviens d’avoir été indignée de la manière dont l’école fonctionnait. J’avais spontanément préparé un exposé sur la reproduction des fleurs, et lorsque j’ai voulu le présenter à mes camarades, la maîtrise a refusé parce que cela bousculait son programme. Elle n’y pouvait rien, elle aurait aimé accédé à ma demande, mais ça n’était pas possible. J’ai compris que ce système étouffait les élans des enfants comme celui des enseignants. J’étais petite encore, mais cela m’a indignée! Cette indignation ne m’a plus quittée.

Après votre master en sciences du langage, en 2009, vous passez le concours de professeur des écoles et convainquez un conseiller du ministère de vous donner carte blanche pour trois ans dans une maternelle de ZEP. Qu’y avez-vous instauré ?

– J’ai renversé la situation. Dans ma classe, les enfants étaient autonomes et choisissaient leurs activités parmi une centaine d’autres que j’avais sélectionnées. Je les leur présentais, à chacun d’eux, et je les guidais la première fois ; puis ils les reprenaient sans mon aide. Ils apprenaient principalement seuls, portés par leur curiosité. Ils apprenaient aussi les uns des autres !

La classe se composait d’enfants de trois, quatre et cinq ans. Ils s’entraidaient et s' »enseignaient » mutuellement, spontanément. La classe pouvait étonner les visiteurs. Elle ressemblait à une ruche : on y voyait au même moment des enfants dessiner, classer des formes géométriques, coudre, découvrir des lettres, reconstituer le puzzle de la carte du monde ou faire une addition avec des bâtons de perles….Et ils pouvaient répéter leur activité autant de fois qu’ils le souhaitaient.

Vous n’avez pas eu peur que ce soit le bazar ?

– Pas vraiment. J’étais convaincue que l’activité du groupe serait très ordonnée si chacun pouvait vaquer à ce qui l’intéressait. Les plus jeunes, sans trop se poser de questions, choisissaient leurs activités, la faisaient avec beaucoup de concentration, et recommençaient jusqu’à se sentir satisfaits. J’ai vu un enfant se passionner pour les origamis, reprenant sans se lasser, jusqu’à faire un pliage parfait.

Mais j’ai été stupéfaite de voir que ceux qui avaient déjà passé un ou deux ans dans une autre maternelle étaient un peu désemparés. Ils étaient comme « décentrés », continuellement accrochés au jugement de l’adulte, incapable de choisir leur activité si je ne leur disais pas quoi faire, et incapables de juger par eux-mêmes leur travail.

Ça m’a fait mal de voir sur des enfants de 4 ans les dégâts du système éducatif traditionnel. Je passais à côté d’eux dans la classe, et je les sentais tellement en souffrance, si désireux que je les rassure sur ce qu’ils avaient fait : « C’est bien, Céline ? » Je leur répondais : « Et toi, qu’en penses-tu ? Tu es content de toi ? » Il leur a fallu beaucoup de temps pour qu’ils retrouvent leur propre motivation, leur élan intérieur.

Vous voulez dire qu’au fond, il n’y aurait pas besoin de professeur dans la classe ?

– Non, bien sûr ! Il ne suffit pas de placer un enfant au milieu d’un environnement stimulant, une salle remplie de jeux par exemple, pour qu’il apprenne seul. Il a constamment besoin d’un guide, d’un « étayage » bienveillant. Ça le rassure et lui donne les connaissances de base à partir desquelles il peut explorer et expérimenter. Il n’y a pas d’apprentissage possible sans cet échange et cette interaction. C’est d’ailleurs l’attitude qu’adoptent spontanément les parents et les enseignants, quand les conditions le leur permettent.

Les élèves de votre classe ont dépassé haut la main toutes les exigences du programme et bien au-delà, comment cela a-t-il été rendu possible ?

– Les enfants avaient le droit de se tromper ! Un des contresens majeurs de l’école, c’est de sanctionner sans arrêt l’erreur. Or elle est constitutive de l’apprentissage. Comme le montrent les travaux en psychologie cognitive, l’enfant apprend en se trompant.

Face à une situation, quelle qu’elle soit, son cerveau génère des prédictions. Il formule des hypothèses. Par exemple, d’après sa forme, cet objet est mou. L’enfant avance la main, et si l’objet est dur, il réajuste ses connaissances. Il ne peut donc apprendre de l’expérience d’un autre. Mais s’il a peur de s’engager, c’est tout le processus d’apprentissage qui est paralysé. Cette observation vaut d’ailleurs pour tous les âges de la vie…

Vous avez pu mesurer les progrès de vos élèves ?

– J’avais l’autorisation du ministère d’évaluer leurs progrès, sans qu’il m’ait pour autant délivré un document de cadrage officiel. La première année, ces tests ont été réalisés par le CNRS de Grenoble, et ils étaient très positifs. Tous les élèves sauf un avaient progressé beaucoup plus vite que la norme ! Certains étaient déjà rentrés dans la lecture. De leur côté, les parents notaient qu’à la maison, leur enfant était devenu plus calme, plus prêt aussi à aider les autres.

Les deux années suivantes, comme je n’avais toujours pas de document officiel, même si j’avais des visites d’inspecteurs de l’Education toutes les deux semaines dans ma classe, ces évaluations ont été interdites. J’ai tout de même organisé des tests scientifiques en dehors de l’école, avec une quinzaine d’enfants. Les résultats confirmaient ceux de la première année.

Une majorité des enfants avaient dépassé les fameuses exigences du programme. D’autres, qui avaient des retards considérables, avaient au moins rattrapé la norme. Je me souviens de cette petite fille bègue, terriblement timide. L’orthophoniste qui la suivait a été époustouflée par ses progrès, la façon dont elle s’est épanouie. En définitive, la majorité des enfants avait un à deux ans d’avance. Alors qu’ils venaient tous de milieux modestes. Cet enseignement par l’expérience, l’autonomie et l’entraide est aussi le moyen de corriger les inégalités sociales.

L’expérience a été concluante, saluée par les enseignants comme par les chercheurs… Et pourtant l’Education nationale a coupé court. C’est un peu désespérant, non ?

– On m’a annoncé qu’on me retirait le matériel, la classe avec trois niveaux. Sans explication. Mais j’ai décidé de continuer ma route ailleurs avec une liberté et une rapidité que l’Education nationale n’aurait pas pu m’offrir. J’ai démissionné de mon poste et j’ai lancé un blog sur lequel j’ai mis en ligne des vidéos de la classe et des contenus sur lesquels je m’étais appuyée. Depuis sa création, il est très visité par les parents et les enseignants.

Pour répondre à cette demande, et aider les enseignants qui le souhaitent à transformer leurs pratiques, j’ai d’un côté proposé des conférences qu nous mettons en ligne ensuite. De l’autre, j’ai écrit ce livre pour partager avec les parents les grands principes humains d’apprentissage et d’épanouissement. Pourquoi?  Parce qu’au fond nous les connaissons déjà intuitivement, mais nous les oublions parce qu’ils ne vont pas dans le sens du fonctionnement scolaire traditionnel. La véritable révolution ne viendra pas d’une autre nouvelle méthode, elle se fera lorsque nous appliquerons ce que nous savons déjà dans nos coeurs. Laissons les enfants suivre leurs élans. Faisons leur confiance pour apprendre, aidons-les à révéler leurs pleins potentiels.

Propos recueillis par Caroline Brizard et Véronique Radier

(1) « Les Lois naturelles de l’enfant. La révolution de l’éducation. A l’école et pour les parents », par Céline Alvarez, Les Arènes.

L’esprit absorbant de l’enfant #5 : notes et réflexions des chapitres 17 à 20 : La construction du caractère de l’individu !

9782220053974Les idées sont souvent vagues quant à l’essence du caractère de chaque individu. Beaucoup parle d’hérédité puis de formation de la personnalité humaine. Mais que se passe-t-il entre les deux ? Maria Montessori et ses psychologues ont analysé que ce sont les obstacles rencontrés pendant le développement qui vont modifier le caractère.

Nous avons vu qu’il y avait 3 phases importantes dans le développement de l’enfant. De 0 à 6 ans, l’enfant n’est ni mauvais ni méchant, il peut être espiègle, enfantin. De 6 à 12 ans se construit sa morale : il est conscient du bien et du mal, dans son comportement et celui des autres. De 12 à 18 ans surgissent les sentiments d’amour d’appartenance à un pays, un groupe, une fierté.

Mais chaque période pose les bases de la période précédente, et les obstacles rencontrés dans l’une se ressentiront dans l’autre. Ainsi, les études de Maria Montessori montre que les défauts sont contractés et non innés. Souvent ils sont du à des obstacles de la période de 0 à 6 ans et s’empirent s’ils ne sont pas réglés.

Pour Maria Montessori, le problème majeur pour chaque défaut est le même : le manque d’aliments pour la vie psychique. Ainsi, pour régler ces défauts de caractère, rien ne sert de réprimander ou de faire la morale, mais il faut remettre l’enfant dans la « normalité » de caractère par l’action et l’expérience. Il faut « utiliser la main » dit M. Montessori avec les enfants difficiles. C’est la thérapie par le jeu. Il faut leur proposer un milieu riche en activités dans lesquels ils peuvent choisir seul leur activité (mais attention liberté ne rime pas avec bazar. Il faut de l’ordre et du respect parfois difficile à mettre en place avec ces enfants en difficulté).

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L’esprit absorbant de l’enfant #4 : notes et réflexions générales sur l’éducation selon les âges

L’enfant de 0 à 2 ans : (développement de la vie psychique)

9782220053974L’enfant, en même temps qu’il fabrique inconsciemment ce langage a un grand besoin d’ordre qu’il faudra veiller à ne pas déranger. Il a besoin que chaque chose soit à sa place. De la même manière, il faut éviter, le côté brusque de la négation : ne fais pas ça comme cela, ne me parle pas ainsi, ne soit pas capricieux. Attention à ce genre d’autorité. Enfin, l’enfant pendant les 2 premières années de sa vie est extrêmement sensible et ses colères sont souvent sa façon de dire l’état d’exaspération dans lequel il se trouve parce qu’il ne sait pas s’exprimer.

Sur le mouvement : c’est une des erreurs des temps modernes de considérer le mouvement indépendamment du spirituel. Le mouvement est lié à l’intellect. Cette erreur amène une rupture chez l’enfant entre la vie spirituelle et la vie corporelle. Puisque le mouvement est lié aux sens, au système sensoriel, il est probable que nous ne puissions atteindre la sagesse spirituelle que par l’action ! Le développement mental doit être lié au mouvement : d’où l’importance de faire pour apprendre. Ainsi laisser marcher un enfant qui est capable de marcher, ne pas l’aider quand il veut porter des choses lourdes, le laisser manger seule quand il en a les capacités, etc. Faire pour lui au seuil de la vie, c’est lui donner un complexe d’infériorité plus tard explique Maria Montessori. Nous ne devons entraver aucune activité de l’enfant, d’autant qu’à partir de 1 an et demi se développe le pouvoir de l’imitation.

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L’esprit absorbant de l’enfant #3 : notes et réflexions des chapitres 9 à 16  : De l’apprentissage du langage et des erreurs de l’éducation actuelle

9782220053974On a l’habitude de dire « les enfants vivent au milieu de gens qui parlent, et c’est pour cela qu’ils parlent ». C’est une constatation superficielle, quand on considère les innombrables complications que présente le langage. Et pourtant, pendant des milliers d’années, on n’est jamais allés au-delà de cette constatation.

Tous les enfants possèdent une période où ils ne prononcent que des syllabes, puis des mots entiers et enfin se servent de la syntaxe et de la grammaire. Masculin/féminin, singulier/pluriel, exceptions, etc. : l’enfant absorbe le langage, l’apprend inconsciemment et intégralement ! Nous, adultes, si nous voulons apprendre une nouvelle langue, l’entreprise est davantage ardue : ce n’est plus la bonne période pour cette gymnastique mentale !

De 0 ans à 3 ans environ, l’enfant absorbe le langage, même au bout de quelques semaines de vie, lorsque son cerveau retient inconsciemment ce langage !

Après avoir atteint 2ans et demi en revanche, l’enfant entre dans une nouvelle période d’organisation du langage qui continue à se développer, cette fois sans explosion, mais avec beaucoup de vivacité et de spontanéité. Cette seconde période s’étend jusqu’à 6 ans, c’est alors que l’enfant peut apprendre un grand nombre de mots. L’importance du milieu est cette fois évidente : si l’enfant vit dans une famille qui ne parle qu’un patois, il ne parlera que ce patois ; inversement, si le vocabulaire de la famille est très étendu, le sien le sera aussi.

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L’esprit absorbant de l’enfant #2 : notes et réflexions des chapitres 6 à 8 : le Traumatisme de la naissance

9782220053974A partir de sa naissance, et jusqu’à l’âge de 3 ans, le nouveau-né va donc entreprendre un travail de construction psychique qui rappelle le travail de construction corporelle qui s’est élaboré pendant la période embryonnaire.

L’enfant va alors « incarner » son milieu. On le voit notamment à travers le langage : le petit enfant ne se rappelle pas les sons, mais il les incarne et les prononcera ensuite à la perfection. Il parle la langue avec ses règles de grammaire compliquées n’ont pas parce qu’il les a étudiées ni parce qu’il les a apprises par cœur : sa mémoire ne les retient pas consciemment et pourtant cette langue devient partie intégrante de son psychisme. Ce n’est pourtant pas inné chez lui : le langage est une invention de l’homme, pas de la nature.

C’est ainsi que nous pouvons comprendre comment le petit enfant, grâce à ses particularités psychiques, absorbe les coutumes, les habitudes du pays où il vit, jusqu’à construire l’individu type de sa race. Il est évident qu’il lui faut acquérir les coutumes et la mentalité particulières d’un milieu, puisqu’aucune de ces caractéristiques n’est naturelle à l’humanité.

Maria Montessori donne en exemple un petit enfant qui aide une fourmi qui a perdu une patte et se déplace difficilement en traçant un sillon devant elle avec son doigt. L’enfant était hindou. Arrivent un enfant musulman et un enfant occidental : les deux passent indifféremment devant la fourmi ou l’écrase volontairement. On aurait pu penser qu’ici se jouait l’hérédité du rapport aux animaux ? Il ne s’agissait en réalité que de l’incarnation d’un milieu par l’enfant.

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L’esprit absorbant de l’enfant #1 : notes et réflexions sur les chapitres 1 à 5 (bases pour la compréhension de l’individu)

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Commence ici une série de 5 articles publiés tous les mercredis pendant un mois, articles reprenant mes notes et réflexions sur le livre L’esprit absorbant de l’enfant… 

Si les livres scientifiques (dans le sens d’érudit et non de la science qu’on opposerait à la littérature) ne vous font pas peur, je ne saurais trop vous conseiller d’approcher cet ouvrage de Maria Montessori (dont j’ai déjà parlé ici), peut-être celui de la médecin-pédagogue qui a le plus fait parler de lui (après l’ouvrage simplement nommé L’Enfant), j’ai nommé : L’Esprit absorbant de l’enfant.

Dans les premiers chapitres, on n’y découvre pas grand chose (sinon tout de même que l’esprit absorbant de l’enfant signifie dans les grandes lignes qu’un bébé, entre 0 et 2 ans, est capable d’accumuler davantage de connaissances, de savoirs et de compétences qu’il ne le fera durant tout le reste de sa vie !!! Et aussi qu’à peu près TOUT se joue durant cette courte période…) et on est baigné dans une atmosphère un peu béni-oui-oui : l’enfant doit être au centre du monde, c’est de lui que doit partir la réflexion et non du genre humain, l’enfant est unique, il créera la société de demain…  Pourtant il faut s’accrocher car la bonne surprise n’est pas loin…

Très vite, dès le chapitre V, intitulé « Le Miracle de la création »,  les choses se compliquent (d’un point de vue scientifique) et tourner les pages devient alors passionnant. En partant de la nouvelle science qu’on appelle l’embryologie et en passant par la science de l’eugénisme, Maria Montessori va brillament mettre en parallèle la création de l’individu (à partir de rien : l’individu ne préexiste pas en tant que petite femme ou petit homme dans le corps de la mère ou du père) et la création de la société. Elle va mettre ensuite en parallèle le fonctionnement du corps humain et celui de la société actuelle.

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Montessori : A quel âge et pour qui ?

Je viens de finir L’Esprit absorbant de l’enfant, dernier et très bon livre de la scientifique et pédagogue Maria Montessori, et si j’en ai retenu de nombreuses leçons sur la façon d’éduquer et d’enseigner, cette lecture me fait également m’interroger sur la possibilité de mettre en place, dans nos écoles traditionnelles, une éducation basée entièrement sur la méthode montessorienne. En effet, alors que nous éduquons nos enfants à partir d’un système de notes, de classements et de compétitions, Maria Montessori aurait plutôt tendance à crier haro sur tout cela et à privilégier la vie en société et l’auto-correction de l’élève, sans zéro humiliant ou correction du professeur. Croyez-moi, quand on lit son livre et donc toutes les expériences qu’elle met en avant pour justifier sa théorie, on ne peut que l’approuver. C’est bien plus logique, pour un enfant qui n’a pas encore formé ni son caractère, ni son être social, de faire par lui-même, de s’auto-corriger, d’être simplement accompagné sans violence dans les mots ni demande frontale d’obéissance.

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Les dix premiers livres de bébé #0à15mois

Enceinte, et acheteuse compulsive de bouquins, je me suis très vite posée la question des premiers livres à faire découvrir à un enfant quand celui-ci ne sait pas même… lire. Voici une sélection pour lui faire appréhender l’objet livre et partager ensemble les premières histoires :

1) Enfantines : jouer, parler avec le bébé, Bruley et Dumas, L’école des loisirs, 1996

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Tout petit, le bébé découvre le langage, les mots, son corps et le monde. Les mains sont un instrument d’appréhension formidable et les doigts forment à eux seuls une famille: «Le poucelot, le lèchepot, le longi, le malappris, le petit doigt du paradis!». Les «enfantines» – mot inventé par les auteurs – désignent ce patrimoine vivant, transmis oralement à travers des générations. Présentées en recueil, avec leurs variantes et leurs correspondances gestuelles ou musicales, ces formules gagnent encore en fantaisie grâce aux illustrations de Philippe Dumas. Un excellent florilège pour agrandir son répertoire de badinage avec les tout-petits.

2) Le premier livre de bébé, Gyo Fujikawa, Gautier-Languereau, 2001.

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Les bébés sont parfois des anges, parfois des diablotins, mais avant tout, ils ont besoin de baisers et de calins ! Un livre longtemps indisponible qui ravira les grands et les petits.

3) Ça va mieux !, Histoires de bébé, Jeanne Ashbé, Pastel, L’Ecole des loisirs, 2000. 

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Une série de six petits livres à regarder, à écouter et à sentir avec le tout-petit… Des livres qui racontent les bébés. Des livres qui rencontrent les bébés. Des livres qui parlent de la vie de tous les jours: les mots qui racontent les émotions partagées, les rires et les larmes… Dans la même série : Bonjour! – Au revoir! – On ne peut pas! -Tout barbouillé! – Coucou!

4) Je vois, Helen Oxenbury, Albin Michel jeunesse, 1999 / Je peux, Helen Oxenbury, Albin Michel jeunesse, 2000 / Je touche, Helen Oxenbury, Albin Michel jeunesse, 1999

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Le bébé découvre tous les jours de nouvelles sensations, et dans ces livres un merveilleux bambin nous entraîne dans ses explorations : Voir, Pouvoir, Toucher,etc.

5) La chenille qui fait des trous, Eric Carle, Mijade, 2004

Cette petite chenille passe son temps à manger et au bout d’une semaine, elle est devenue énorme. Mais le papillon qu’elle sera aura toutes les couleurs de ses festins. Cet album permet aussi à l’enfant d’apprendre les premiers chiffres puisque le nombre de trous par feuille va croissant.

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6) Les animaux de la ferme, François Delebecque, Les Grandes Personnes, 2010

Veau, vache, cochon, il faut soulever les volets pour découvrir sous les silhouettes les animaux de la ferme.

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7) Les Prélivres, Bruno Munari, Cera Nrs, 2000 (12 volumes)

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Les Prélivres de Munari est un ensemble de 12 petits livres (115 euros le coffret environ). Ce sont douze petits livres carrés de 10 x 10 cm en papier, carton, bois, étoffe, plastique, rassemblés dans un coffret-bibliothèque. Chacun a une reliure différente et met en scène une surprise…. Le prix est conséquent mais le concept est parfait ! Munari n’est autre que l’rtiste plasticien italien, inventeur du premier mobile du nouveau-né cher à Maria Montessori. (D’autres livres de munari en position 8 et 9 de ma sélection).

Je suis très intriguée par ce coffret que j’aimerais beaucoup avoir en main et découvrir… Vais-je investir ou non…

8) Bonne nuit à tousBruno Munari, Le Seuil, 2006

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9) Toc, toc, Bruno Munari, Le Seuil, 2004

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10): Petit musée, Alain Le Saux et Grégoire Solotareff, L’école des loisirs,2005

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149 mots, d’Aigle à Zèbre, illustrés par les détails de 149 tableaux de grands peintres, de Jérome Bosch à Picasso : Ce livre est peut-être un peu élaboré pour des tout-petits…. mais après tout, pourquoi pas ? Et puis, ça fera plaisir à l’adulte qui lit !