Longtemps que je ne m’étais pas pris une claque littéraire. Il a fallu attendre Wajdi Mouawad cette année pour que cela arrive de nouveau. Pourtant, Wajdi Mouawad, je le connaissais déjà. C’est lui qui m’a fait vivre cette expérience incroyable de rester assise 6 heures d’affilées dans une salle de théâtre, à Lyon, pour regarder son adaptation de Sophocle, son cycle des femmes : Antigone, Electre et Déjanire. Sublime metteur en scène donc, ça, c’était certain. Mais quel auteur aussi ! Il a fallu qu’une collègue m’explique travailler une des pièces de la tétralogie de Mouawad avec ses élèves pour que je me rappelle qu’il écrivait aussi, en plus de mettre en scène les classiques. Et puis une visite chez mon libraire, samedi, et Incendies, le deuxième volet de la tétralogie théâtrale de Wajdi Mouawad qui se retrouve sous mon nez, par hasard, sur une table. Je lis au dos que la tétralogie n’est pas narrative et qu’on peut donc entrer dedans sans passer obligatoirement par le volet 1. C’est alors parti pour le tome 2 : Incendies. Sublime, puissant, si étonnant pour du théâtre actuel. C’est aussi fort qu’une épopée classique mais avec une écriture actuelle et poétique. C’est du théâtre épique contemporain. C’est compliqué et simple aussi. Un classique à venir.
Incendies est donc le deuxième volet, après Littoral, du cycle Le Sang des promesses du dramaturge et metteur en scène Wajdi Mouawad, né au Liban. Voici ce qu’en dit la quatrième de couverture :
Lorsque le notaire Lebel fait aux jumeaux Jeanne et Simon Marwan la lecture du testament de leur mère Nawal, il réveille en eux l’incertaine histoire de leur naissance : qui donc fut leur père, et par quelle odyssée ont-ils vu le jour loin du pays d’origine de leur mère ? En remettant à chacun une enveloppe, destinées l’une à ce père qu’ils croyaient mort et l’autre à leur frère dont ils ignoraient l’existence, il fait bouger les continents de leur douleur : dans le livre des heures de cette famille, des drames insoupçonnés les attendent, qui portent les couleurs de l’irréparable. Mais le prix à payer pour que s’apaise l’âme tourmentée de Nawal risque de dévorer les destins de Jeanne et de Simon.
Cette pièce est surprenante de part les thèmes abordés, si nombreux : la mémoire, l’identité, la guerre, la mythologie, l’histoire et l’Histoire mélangées…. Pour aller plus loin dans l’analyse, un lien vers une étude universitaire de l’épique contemporain dans cette pièce. Et pour les profs qui souhaiteraient travailler Incendies avec leurs élèves, une belle séquence de travail.
Pour les cinéphiles, il est aussi possible de voir l’adaptation cinématographique datant de 2010 d’Incendies que je compte regarder bien vite :
Quant à moi, je fonce chez mon libraire commander les trois autres volets de cette tétralogie théâtrale.
Le film de Denis Villeneuve est vraiment une réussite. Je crois que je vais me commander les tomes du sang des promesses !
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Oui il faut ! Et comme je le disais dans un commentaire ci-dessus : les livres sont je crois plus poétiques. J’ai acheté les 3 autres tomes de la tétralogie samedi ET son roman, « Anima », qu’on m’a chaudement recommandé. J’ai hâte de m’y plonger.
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Je n’avais pas remarqué que le film était tiré d’un livre, merci. Ce film est marquant, je vais me procurer le livre.
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On m’a parlé du film en m’expliquant qu’il était génial mais beaucoup plus dur, plus « brute » que le livre. Dans le livre, il semble y avoir en plus le côté poétique et mythologique. Mais il faut de toute façon lire Wajdi Mouawad 🙂
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