Pédago ou réac, progressistes ou classiques, personne n’a raison. Il n’y a de toute façon pas de méthode miracle pour enseigner. Lorsqu’on réfléchit à une nouvelle pédagogie, l’idée n’est donc pas de remplacer une routine par une autre mais bien de varier les plaisirs, d’alterner. Je ne suis pas pro-classe-inversée ou pro-classe-traditionnelle, pas partisane du tout-numérique ou prête à crier haro sur les écrans, n’y aurait-il pas de l’intérêt dans toutes les méthodes ? Mais il y a un hic, les jeunes professeurs n’en connaissent souvent qu’une possible, quant aux plus expérimentés, ils sont soit tout l’un, soit tout l’autre….
J’imagine donc une sorte de valise-outil comportant toutes les manières d’enseigner, que le professeur devrait connaître et maîtriser, et dans laquelle il pourrait piocher.
Après avoir expérimenté cette semaine la classe inversée, pour la première fois, avec une classe de seconde, voici ce qu’il en ressort :
Avantages : Autonomie de l’élève dans le travail (seul ou en groupe) qui le pousse à s’investir. Impossible pour lui dans cette configuration de simuler la concentration ou l’implication // Disponibilité du prof qui se promène dans la classe et répond individuellement ou par petit groupe aux élèves // Élève volontaire et impliqué : il se sent concerné, peut travailler à son rythme !
Inconvénients : Beaucoup de travail en amont pour le prof : préparation des supports pour la leçon que l’élève travaillera à la maison + préparation des activités en cours // comment vérifier que l’élève a bien travaillé la leçon seul à la maison ?
Critiques des collègues (trouvées sur Twitter) : Tous les élèves n’ont pas forcément Internet ou un ordinateur chez eux // « Une classe inversée, c’est un prof qui passe deux heures à faire une vidéo de 4 minutes qu’il faudra expliquer 20 minutes en classe aux élèves qui ne l’ont pas vue… »
Eléments de réponse et de synthèse ==> La classe hybride permet des cours en classe numérique, d’autres en classe inversée, d’autres encore en classe traditionnelle, etc. Quel intérêt trouvent les collègues à être rigides vis-à-vis de ces nouvelles méthodes ? A l’inverse, pourquoi nier en bloc l’intérêt de la classe actuelle ? Les jeunes enseignants, j’ai pu l’observer à l’espé, ne connaissent pas d’autres méthodes d’enseignement que celle qu’ils ont observée lorsqu’ils étaient élèves, la plupart du temps la méthode traditionnelle en rang et à l’écoute d’un professeur effectuant un cours magistral. Il faut offrir à chaque enseignant une « valise » de savoirs pratiques contenant tous les outils pédagogiques pour qu’il puisse mieux transmettre, intéresser et s’adapter à ses élèves.