La jeune fille, le diable et le moulin, d’Olivier Py

En s’inspirant des contes de Grimm, le dramaturge et metteur en scène contemporain Olivier Py crée une pièce de théâtre onirique et poétique. Sublime et à lire à tout âge !

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L’histoire : Un pauvre meunier rencontre le Diable, sans le reconnaître. Celui-ci lui promet la richesse si le meunier lui remet dans trois ans ce qui se trouve derrière son moulin. Le meunier accepte, sans voir qu’il devra livrer sa fille… Au jour dit, le Diable se présente, mais la pureté de la Jeune Fille ne lui permet pas d’approcher : il a beau lui faire couper les mains, elle le tient en échec…
Seule, errante, affamée, la Jeune Fille, aidée d’un Ange, entre dans le jardin du Prince. Celui-ci reconnaît en elle sa promise, l’épouse et lui offre des mains d’argent.
Mais une longue guerre éclate, et le Prince doit partir. Le Diable, déguisé, intercepte les lettres que s’écrivent les deux époux, et revient de l’armée avec un faux ordre du Prince : la Princesse doit périr ! Avec l’aide de l’Ange, la malheureuse se cache dans la forêt. Sept ans après, le prince la retrouve, embrasse son fils – et découvre émerveillé que les mains de la Princesse ont repoussé.

Né en 1965, auteur, metteur en scène, chorégraphe, comédien et directeur du CDN d’Orléans-Loiret-Centre, Olivier Py est une figure incontestable du théâtre contemporain. Il est directeur du théâtre de l’Odéon depuis 2006 et ce jusqu’en 2012. Il sera directeur du festival d’Avignon à partir de 2014.

« La jeune fille, le diable et le moulin » a été publiée en 1995. Cette pièce est donc une reprise d’un conte de Grimm «  La jeune fille sans mains ». On y retrouve toutes les caractéristiques du conte traditionnel : les lieux symboliques, les personnages archétypaux des contes (le roi, la reine, la princesse), la magie (le cercle de craie qui empêche le diable d’approcher de la jeune fille, les mains qui repoussent), les personnages du merveilleux-chrétien (le diable et l’ange) ; mais également les valeurs morales véhiculées généralement dans les contes : le bien triomphe toujours du mal, le diable perd toujours, le courage est récompensé…

Les ficelles du contes sont donc facile à tirer. On retrouve le schéma narratif traditionnel avec les adjuvants et les opposants, les péripéties, le dénouement heureux…

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On pense à Blanche Neige lorsque le chasseur tue une biche pour ramener son coeur à la marâtre et lui faire croire que Blanche Neige est bien morte : ici, le jardinier agit de même pour éviter d’assassiner l’enfant.

La surprise se trouve en fait ici dans le choix du genre. Réécrire ce conte, en l’adaptant pour le théâtre, est une trouvaille. Et puis il y a le style d’Olivier Py, que je découvre avec cette petite pièce qui se lit en 20 minutes. Un style poétique et rythmé. Puissant et imagé. Vraiment, le charme opère, et la lecture de ce court texte est un délice.

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